L’engouement pour les mini-maisons atteint la Mauricie

MAISON. Écolos, personnalisables, et surtout, abordables, les mini-maisons sont la nouvelle tendance au Québec. Il n’en fallait pas plus pour que la jeune entreprise trifluvienne de maison clé en main, Leguë Lachance, décide de développer leurs propres modèles, lancés il y a tout juste un mois.

Le mouvement des «Tiny Houses» est né aux États-Unis en 2000, mais sa popularité a véritablement explosé lors de la crise immobilière de 2008. Depuis, les Québécois se sont pris d’engouement pour ces maisons de petites tailles.

Catherine Lachance et Jeffrey Leguë, les deux associés de Leguë Lachance, ne se doutaient pas non plus que les réseaux sociaux s’enflammeraient à la publication de leur tout premier concept préliminaire.

«Un de nos clients nous avait demandé une mini-maison. En la publiant sur notre page Facebook, on ne pensait jamais susciter autant d’intérêt, se rappelle Jeffrey Leguë. Nous avons reçu de nombreux appels et de messages de gens qui désiraient en savoir davantage. Après plusieurs mois de développement pour ce nouveau créneau, nous nous sommes lancés».

L’équipe trifluvienne a répondu à la demande avec cinq modèles d’environ 730 pi2 et dont le coût varie entre 65 000$ et 85 000$, selon le nombre de pièces et les besoins du client. «Il n’est pas rare que les gens s’en tirent avec un coût de projet total sous les 100 000$. Plusieurs d’entre eux se retrouvent avec une hypothèque inférieurs à celui d’un logement tout en étant propriétaires», constate Catherine Lachance.

Les frais d’entretien et de chauffage sont également moindres. Les mini-maisons sont bâties selon les plus hautes normes en vigueur et au pied carré prêt pour éviter toute perte d’espace. Plusieurs intègrent également des énergies vertes.

Quelle clientèle?

Selon Catherine Lachance, il y a deux clientèles qui s’y intéressent particulièrement: les retraités qui veulent liquider leurs biens pour profiter de la vie et les jeunes dans la vingtaine qui sont fatigués de payer un loyer dans le vide et souhaitent avoir leur propre propriété.

«La question économique est la première raison de cet intérêt envers ces petites maisons. Les gens ont moins d’argent, c’est connu, alors ils recherchent quelque chose de plus abordable et qui leurs permettent de mener une vie durable», affirme celui qui est également l’un des architectes derrière ce projet.

Gaëlle Lévesque-Asselin et Yohan Joncas, un jeune couple de Saguenay, sont de ceux qui ont décidé d’avoir une demeure sans s’endetter. Ils ont construit leur propre micro-maison sur roue, qui plus est, autonome au plan énergétique.

Où l’installer?

Trouver un emplacement peut être un véritable casse-tête chinois, selon si elle est sur roue où sur fondation. À l’heure actuelle, les micro-maisons sur roue sont dans une zone grise entre «roulotte» et «maison». Pour une maison, les municipalités demandent en moyenne un minimum de 730 pi2 de surface de plancher.

À Trois-Rivières, ce type d’habitation n’est pas encore accepté, selon les dires de l’agent de communication Yvan Toutant. Cependant, il affirme que la Ville est consciente de sa popularité grandissante et ne ferme pas la porte à l’idée de modifier les normes, si un entrepreneur en faisait la demande.

Dans la région de la Mauricie, quelques terrains sont à vendre à Notre-Dame-du-Mont-Carmel sur la rue des Érables. L’entreprise Lëgue Lachance a aussi des terrains à vendre dans le développement du Plateau nord-est, à Saint-Alexis-des-Monts.

En bref

Quelques municipalités accueilleront d’ici peu des développements de mini-maisons sur leur territoire, notamment Lantier, dans les Laurentides. Le projet de développement domiciliaire durable (P3D) comprendra 21 hameaux de six maisons chacun. Les propriétaires de chacun d’entre eux pourront également profiter d’un espace commun de 24 000 pi2.