Les étudiants pour un réinvestissement massif au Collège
ÉCONOMIE. L’association générale des étudiantes et étudiants du Collège Shawinigan ont adopté une position ferme « contre toute mesure d’austérité » et demandent un réinvestissement massif en enseignement supérieur en assemblée générale des membres.
À la veille du dépôt du budget provincial, Jérémie Bernèche, président de l’association étudiante, se dit inquiet de l’importance qu’aura l’Éducation pour le gouvernement.
«Nous croyons que la contribution du réseau collégial à l’accès aux études supérieures est essentielle dans la société actuelle. La possibilité d’obtenir un diplôme qualifiant d’un niveau autre qu’universitaire permet de former des citoyens compétents et aptes à oeuvrer dans le domaine de leur choix plus rapidement».
Rappelons que le manque à gagner des cégeps causé par les coupes budgétaires s’élève maintenant à plus de 155 M$ depuis 5 ans. Plus précisément, au Collège Shawinigan, les compressions se font surtout ressentir au niveau des départements, qui voient leur budget de fonctionnement réduit à profusion, mettant ainsi à risque la qualité de la formation.
«Les départements les plus touchés sont surtout les départements des sciences, qui doivent faire plusieurs achats de produits très coûteux et devront maintenant se contenter de marchandise de seconde qualité, détériorant ainsi la qualité de la formation pratique», déplore Jérémie Bernèche.
Il est important de mentionner que depuis le début de l’année 2015-2016, ce sont plusieurs ajustements techniques qui ont dû être apportés dans le département pour combler ces déficits.
Diminution des heures d’ouverture de la bibliothèque
Pour compenser le manque de financement et être en mesure de financer les services directs aux étudiants, l’administration du Cégep a choisi de réduire les heures d’ouverture de la bibliothèque, qui ferme désormais à 17h.
Plusieurs cours terminent désormais après la fermeture de la bibliothèque. « Non seulement les enseignants doivent composer avec des budgets de département réduits, mais en plus de cela, les étudiants n’ont plus accès comme avant à de l’information de qualité. Le gouvernement doit redonner de la latitude aux administrations des établissements collégiaux s’ils ne veulent pas mettre en péril la qualité de l’enseignement supérieur québécois», conclut le président.
Création d’un programme de mobilité étudiante
Pour la La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), regroupement national dont le Collège Shawinigan est membre, cette situation est loin d’être unique à la région.
«Nous savons depuis longtemps que les services sont affectés par les coupes. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de dire que les services liés à l’enseignement sont également affectés», déclare son président, Antoine Côté.
«La FECQ constate également que les cégeps situés dans les régions qui sont en déclin démographique sont plus durement touchés par compressions. Il est grand temps de mettre un terme à cette situation.»
Devant ces constats et à l’aube du budget, la Fédération demande deux choses au gouvernement: un réinvestissement en enseignement supérieur et la création d’un programme de mobilité étudiante permettant aux cégeps en région de continuer à se développer.