Les pro-hydravions s’organisent

Trois personnalités connues, Gaston Lepage, Patrick Lalime et Carole St-Denis, passionnées d’aviation sont venues donner leur appui au Regroupement économique pour l’essor du Lac-à-la-Tortue (RÉEL), dimanche. Les activités de la RÉEL se multiplient pour informer les citoyens du Lac-à-la-Tortue et réduire le nombre de personnes inscrites au recours collectif d’ici le 25 janvier, date butoir pour y être exclu.

«C’est le premier aéroport commercial au monde, on ne peut pas faire disparaître notre histoire, surtout quand elle est fleurissante», lance l’animateur et comédien Gaston Lepage au début de son allocution. L’homme qui pilote depuis 30 ans garde de beaux souvenirs de l’époque où il se posait avec son hydravion au Lac-à-la-Tortue. Il fait même faire la maintenance de son avion ici.

Accompagné de l’ex-joueur de la Ligue nationale de hockey, Patrick Lalime et de Carole St-Denis, animatrice de l’émission «Air», à TVA sports, ils ont témoigné leur affection pour l’aéroport du Lac-à-la-Tortue. Pour l’ex-joueur de hockey, qui vole en hélicoptère depuis huit ans, l’aéroport fait le charme de la région. De son côté Mme St-Denis a à cœur la pérennité de l’aéroport. «Je viens de Mont-Laurier et j’ai habité sur un lac où il y a un aéroport. J’ai toujours été fière de voir les gens venir découvrir notre coin de pays. Donc je ne peux pas appuyer le recours collectif et j’ai hâte au jour où je pourrai venir me poser ici», affirme l’animatrice qui est en procédure d’obtention de son permis de pilote.

«Les gens qui résident à moins de 200 mètres des berges ont été inclus automatiquement dans le recours collectif, explique le porte-parole de la RÉEL, Robert de la Chevrotière. Pour plusieurs, c’est contre leur gré. On a organisé cette rencontre aujourd’hui pour les informer de la situation et leur fournir les documents nécessaires pour se retirer du recours collectif».

Ils étaient environ 70 Tortulinois présents pour appuyer le RÉEL et retirer leurs noms e cette liste: «Je trouve ça choquant d’avoir été inclus là-dedans alors que je suis en désaccord avec le recours collectif, affirme Normand Pronovost, un résident depuis trois ans. Je veux être exclu de la liste et c’est pourquoi je suis là».

Pour ceux qui ont toujours habité autour du lac, les avions font partie du quotidien : «J’habite ici depuis 50 ans et j’ai toujours vécue avec les avions. Elles ne me dérangent pas du tout», témoigne Pierrette Mongrain. À ses côtés André Massicotte, qui raconte que la présence d’avions sur le lac a inspiré ses fils à se lancer dans le domaine de l’aviation. «Les gens qui sont venus s’établir ici le savaient qu’il y avait des avions, ajoute Robert Fortin. Si les avions disparaissent, c’est l’économie du Lac-à-la-Tortue qui disparaît également».

Pour Bel Air aviation, l’appui des résidents est important : «Les gens sont solidaires. Ils ont développé un sentiment d’appartenance. Donc c’est important d’avoir leur appui», affirme la vice-présidente de Bel Air aviation, Danielle Mongrain. Selon elle, si les vols touristiques cessent, l’entreprise ne pourra plus continuer ses activités : «On fait la maintenance des avions touristiques, donc s’il n’y a plus d’avion, il n’y a plus de travail.» Parmi les quinze employés qui perdraient leur travail, il y a Martin Robert qui travaille pour Bel Air depuis six ans : «Si la compagnie cesse ses activités, je ne pourrai pas me trouver un emploi pareil dans le même indicatif régional.»

«En revanche, si le juge accorde un dédommagement de plusieurs millions de dollars aux membres du recours, la Ville assumera la plus grande partie de la facture, donc c’est nous qui allons payer en fin de compte», rapporte le porte-parole du RÉEL.

Le document pour se retirer du recours collectif est accessible sur le site internet de la Ville de Shawinigan et sur celui de Bel Air aviation.

Au-delà des 200 mètres

«Plusieurs personnes qui habitent en dehors de la zone du recours collectif veulent aussi nous aider. Parce qu’eux aussi sont dans la zone jugée «affectée» par le bruit des avions selon transport Canada. Donc pour tous ceux qui habitent dans un rayon de moins de 10 kilomètres du lac, un autre formulaire est disponible pour nous donner leur appui», explique le porte-parole du RÉEL.