Les projecteurs braqués sur la crise de la presse écrite
ÉCONOMIE. L’annonce du Groupe Capitales Médias à l’effet que le groupe propriétaire de six quotidiens au Québec se plaçait sous la protection de la loi sur la faillite et l’insolvabilité a mis sous les projecteurs la crise que traverse la presse écrite depuis quelques années.
Dans la foulée des récents événements, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) lance une vaste campagne publique «Je soutiens mon journal» visant à mobiliser la population sur l’importance de soutenir les journaux. Des autocollants « Je soutiens mon journal» seront distribués aux entreprises et aux citoyens qui en feront la demande, s’ils encouragent les journaux.
Les municipalités du Québec, les gouvernements provincial et fédéral, les institutions et les associations sont ainsi interpellées à recommencer à publier leurs avis publics dans les journaux locaux, comme ils le faisaient jusqu’à tout récemment.
Ces avis ne représentent qu’une très petite portion de leur budget annuel, mais sont des sources de revenus essentielles pour les journaux.
L’arrivée de géants comme Facebook a forcé les journaux à revoir leur modèle et à s’adapter continuellement pour survivre. Cela a également eu un impact sur les investissements publicitaires des commerçants locaux dans les journaux.
«Avec l’arrivée de ces nouveaux joueurs, la tarte publicitaire a plus de pointes, mais les commerçants n’ont pas nécessairement plus de sous à investir en publicité. Ceux qui investissent via Facebook et les médias sociaux ont donc moins de budget à accorder aux médias traditionnels pour acheter des espaces publicitaires», explique Amélie St-Pierre, directrice générale des Hebdos Mauricie – Rive-Sud.
Si la faillite du groupe Capitales Médias suscite l’incertitude quant à l’avenir du Nouvelliste, du Soleil, de La Tribune, de La Voix de l’est, du Droit et du Quotidien et de leurs artisans, la crise de la presse écrite n’épargne pas les autres journaux locaux du Québec, dont les hebdomadaires.
Ces derniers assurent une couverture régulière et quotidienne de ce qu’il se passe sur leur territoire, une couverture d’autant plus importante dans les secteurs moins desservis par d’autres médias.
«Mais ce n’est pas parce que les gens s’informent aussi sur Facebook et par le biais de Google que les gens ne lisent plus leur hebdo. Les lecteurs sont encore au rendez-vous et le taux de lecture est encore très élevé», souligne Mme St-Pierre.
Chez icimédias, l’identité visuelle des plateformes a été revue au cours des dernières années. Une emphase particulière a été mise sur le contenu des journaux. Le processus décisionnel a aussi été rapatrié dans les régions pour que la rédaction soit encore davantage à l’image des localités desservies.
Cependant, les offres numériques sont au cœur des enjeux actuels et à venir. D’ailleurs, une nouvelle version des sites web des 21 hebdomadaires d’icimédias a été lancée à la fin de l’année 2018.
«Bientôt nous aurons de nouveaux produits. On veut diversifier nos offres et continuer à investir en rédaction», a mentionné Marc-Noël Ouellette, copropriétaire d’icimédias, à nos collègues de La Nouvelle Union.
«On propose notamment des offres numériques complémentaires dans le but de réduire la décroissance des revenus publicitaires», conclut Amélie St-Pierre.
Le lundi 26 août, une commission parlementaire sur l’avenir des médias au Québec s’est mise en branle. Renel Bouchard, copropriétaire d’icimédias, sera l’un des trois représentants de l’association Hebdos Québec qui présentera un mémoire à ce sujet.
Si la survie de vos médias locaux vous tient à cœur
Vous souhaitez soutenir vos journaux locaux? Voici quelques idées :
-Emboîter le pas dans la campagne «Je soutiens mon journal» de la FPJQ et afficher votre soutien aux journaux;
– Appuyer la démarche www.jaimemonpublisac.ca, Publi-Sac étant un partenaire majeur dans la distribution des hebdomadaires du Québec;
-Si vous êtes un commerçant: penser aux journaux et autres médias locaux lorsque vient le temps de faire la publicité de votre entreprise ou d’une activité;
-S’abonner à son journal régional;
-Suivre l’information à travers les médias locaux et régionaux, qu’il s’agisse des journaux, des radios ou de la télévision régionale. C’est un soutien non-négligeable!