Les travaux au lac à la Tortue continuent de faire jaser

LAC-À-LA-TORTUE. En voyant circuler les publications de plusieurs personnes du secteur Lac-à-la-Tortue sur les réseaux sociaux qui étaient mécontentes de la hausse de taxes associée au projet d’assainissement des eaux usées et d’égouts, on pouvait s’attendre à une levée de boucliers. Toutefois, il n’y a que Nathalie Côté, l’initiatrice d’une pétition demandant un recalcul, qui s’est présenté au micro pour déposer sa pétition.

Au lendemain de l’assemblée, plusieurs citoyens du secteur ont d’ailleurs dénoncé l’absence de citoyens du secteur lors de l’assemblée.

La pétition déposée par Mme Côté compte 524 noms au total, en cumulant la copie papier et la pétition en ligne. Mme Côté s’est dite étonnée de ne pas avoir vu des citoyens l’appuyer en prenant la parole au micro. «Ça se parlait beaucoup sur les médias sociaux, il y a de l’inquiétude, il y a des gens qui veulent vendre leur maison, mais bon… Nous sommes dans une société démocratique, mais il y en a parfois qui ne se manifeste pas. Mais c’est correct, je respecte ça. La pétition en ligne sera ouverte et il y aura des copies papier dans les commerces si les gens veulent continuer à la signer. Le maire semblait fermé à l’idée de revoir le calcul de la taxe comme mentionné dans le libellé de la pétition.»

Rappelons que le projet avait été estimé à 43 M$ au départ, dont 83% de la somme provenait de subventions fédérales et provinciales, au final, l’imposant chantier de plus de deux ans aura coûté 52,5 M$ avec les nombreuses directives de changement. Avec les dépassements de coûts, la Ville de Shawinigan se trouve actuellement à recevoir une subvention de l’ordre de 70%, comme les directives de changements doivent être assumées à 100% par la Ville. Comme mentionné en décembre lors de la conférence divulguant les coûts du projet, la Ville tentera d’aller chercher une somme de 1,8 M$ provenant des deux paliers de gouvernements pour atteindre le montant de la subvention annoncée de près de 37 M$. La Ville étudie également les bons de travail pour réaliser des ententes avec la firme Pluritech qui supervisait les travaux, et avec l’entrepreneur général Allen pour un retour sur l’investissement. Un recours juridique n’est pas écarté.

«Ça fait plusieurs années que les municipalités dénoncent la règle du plus bas soumissionnaire conforme. Des entreprises soumissionnent en bas de l’évaluation. Un chantier de 25 km, avec une nappe phréatique et toutes les difficultés que ça comporte, c’est impossible qu’il n’y ait pas de modifications. J’ai dit à nos députés qu’ils nous avaient promis une enveloppe. Je demande que les gouvernements nous donnent l’enveloppe annoncée, compte tenu de l’éclatement des coûts, pour qu’on puisse le redonner aux citoyens», explique le maire Michel Angers.

Le premier magistrat souligne qu’en voyant les montants estimés, cela a inquiété les membres du conseil dès le départ. «Qui est responsable? Je veux bien prendre les responsabilités de ce qu’on contrôle, mais les règles on ne les contrôle pas. On semble aussi oublier que la raison principale de ce projet, est d’éliminer les fosses septiques autour du lac, pour enrayer la contamination. Toutes les fosses septiques devaient être changées, et on a retardé ça de cinq ans. Si l’évaluation au départ avait été de 50 M$, on ne serait pas en train d’en parler. Ce n’est pas la Ville qui a fait l’évaluation. Qu’on pense que c’est de notre faute, il y a toujours bien des limites. Mon objectif est clair, récupérer le plus d’argent possible.»