L’implantation d’une entreprise qui dérange des citoyens

SHAWINIGAN.  Lors de l’assemblée publique de la Ville de Shawinigan mardi dernier, le citoyen Luc Tremblay a questionné les élus à propos d’une entreprise, Récupération second tri, qui s’est établie dans le parc Industriel de Grand-Mère et qui incommode le voisinage en raison du bruit. Des remblais de terre qui ont été érigés, ce qui a entraîné la modification du ruissellement de l’eau dans les canaux et du refoulement d’eau sur des terrains à proximité. Les canaux qui se déversent dans la rivière Saint-Maurice ont aussi été pollués.

« Pourquoi la pollution des eaux? Parce que tous les canaux se déversent dans la rivière Saint-Maurice qui est à moins de 2 km du parc Industriel. Est-ce que vous trouvez ça logique d’accumuler des déchets et la présence d’une cour à scrap à proximité de ces cours d’eau? Le terrain se trouve en plus à côté d’un milieu humide. Mes voisins et moi avons plusieurs photos des types de déchets qui ont été accumulés sur le terrain. Il n’y a rien qui fait du sens dans cette histoire et c’est très difficile d’obtenir des réponses après plusieurs plaintes, plusieurs appels et plusieurs courriels. Pourquoi avoir autorisé une cour à scrap à 15 pieds des résidences et à côté d’un milieu humide protégé? », a lancé Luc Tremblay aux membres du conseil municipal.

D’une part, le maire Michel Angers est demeuré surpris à la lumière des informations reçues. « Vous m’apprenez plusieurs choses, je n’étais pas au fait de cette situation. »

C’est la conseillère du secteur, Nancy Déziel qui a pu répondre à M. Tremblay. « Le terrain n’a pas été vendu à l’entreprise qui est là actuellement. L’entreprise qui est là est en inspection depuis plusieurs mois pour usage dérogatoire et le ministère de l’Environnement a été prévenu à la suite de la pollution qui a été portée à mon attention récemment. Cette entreprise n’a pas le droit de faire de l’entreposage de ferraille. On est en démarche légale à la Ville. Ce n’est pas permis d’installer une cour à scrap à cet endroit. »

L’Hebdo s’est rendu sur place mercredi matin, et nous avons constaté la présence de remblais et de la pollution dans des canaux.

Le directeur général adjoint à la Ville de Shawinigan, François St-Onge, a confirmé à l’Hebdo que ce terrain a été vendu à une autre entité au préalable, avant qu’il soit acheté par l’entreprise Récupération second tri.

« Le permis de construction n’est pas encore délivré, et la demande a été faite en juillet dernier par l’entreprise. Le terrain a été vendu par la Ville en 2021, et il a changé de main une ou deux fois. Ce terrain appartenait à la Ville et non à la Société de développement de Shawinigan (SDS). Tous les terrains vacants de la Ville dans les parcs industriels sont à vendre, alors quand une compagnie industrielle veut acheter un terrain, elle s’adresse au service de développement économique qui fait état de l’éventail des terrains disponibles. Quand un terrain est vendu, on le vend avec des conditions et une obligation de bâtir. On ne veut pas vendre non plus à quelqu’un qui veut faire de la spéculation. Dans ce cas précis, il y a une obligation de construction d’ici janvier 2024. On garde une certaine supervision d’un terrain vendu dans un parc industriel. »

M. St-Onge confirme que l’entreprise Récupération second tri est en infraction, comme des travaux ont été réalisés sur le terrain sans avoir de permis en règle. « Le propriétaire ne peut pas commencer à faire des travaux et des remblais sans permis. On lui a dit d’arrêter ses travaux. Concernant la pollution, on est allé sur le terrain, et le ministère de l’Environnement a été mis au courant. S’il y a des fautes, le ministère de l’Environnement a tous les pouvoirs d’agir. »

Pourtant, lors de notre visite mercredi matin, des pelles mécaniques étaient toujours en action sur le terrain.

Le directeur général adjoint ajoute que parmi les usages permis sur ce terrain, on retrouve un usage pour de l’industriel de prestige léger et lourd, aussi un usage permit pour du recyclage.