L’Université Concordia met les pieds à Shawinigan

ÉNERGIE.  L’Université Concordia a signé une entente avec la Ville de Shawinigan et le CNETE (Centre national en électrochimie et en technologie environnementale) en vue d’y établir un campus thématique consacré à la transition énergétique.

Cette annonce historique a été dévoilée lors de la Journée recherche appliquée – Filière batterie qui se tenait le 15 mai au DigiHub en présence de la majorité des acteurs de la transition énergétique au Québec.

Concrètement, le CNETE se voit confier un budget de 11,7 millions$ pour mener avec des chercheurs et étudiants de l’Université Concordia de la recherche appliquée dans les domaines du stockage énergétique, de l’électrification des transports, de l’intelligence artificielle appliquée, du génie logiciel, de la cybersécurité, etc.

Directrice générale du CNETE, Nancy Déziel avait peine à cacher son excitation en signant la lettre d’entente. « Pour nous, ça veut dire l’arrivée de six chercheurs et d’une vingtaine d’étudiants au baccalauréat, à la maîtrise, au doctorat et au postdoctorat. Ça va nous permettre de devenir nous-mêmes meilleurs, car on va côtoyer des chercheurs de calibre mondial. Juste Karim Zaghib, on parle d’un homme qui a son nom sur 950 brevets qui ont des retombées de centaines de millions de dollars. »

Dans la future zone d’innovation

À court terme, ces nouveaux chercheurs et étudiants travailleront dans les locaux du CNETE au Cégep de Shawinigan, mais à moyen terme, ils se retrouveront dans un nouvel édifice de près de 5000 mètres carrés que Nancy Déziel et le maire de Shawinigan, Michel Angers, voudraient voir ériger dans la future zone d’innovation où se trouve actuellement l’Écocentre et le site de dépôt de neiges usées, au bout de l’avenue de la Transmission.  

« Nous sommes en discussion avec la Ville à ce sujet. Je souhaite que nos chercheurs puissent s’y installer vers la fin 2024 ou au début 2025, mais en attendant, on sera au Cégep de Shawinigan même si on est déjà serré. On sera créatif et on va accommoder tout le monde », promet la directrice générale du CNETE, également conseillère municipale.

La vocation du campus tournerait autour de trois axes : Recherche et développement (laboratoires ultramodernes qui se concentreraient sur des domaines cruciaux tels que les précurseurs, les minéraux critiques, les électrolytes non inflammables, le recyclage et les technologies de batterie nouvelle génération); Innovation et commercialisation (installation de lignes de production à l’échelle pilote en fonction de leurs avantages économiques); et Éducation et formation (formation sur l’automatisation numérique, la cybersécurité, la chaîne de blocs, l’intelligence artificielle appliquée et le génie logiciel, les systèmes de gestion énergétique, l’électrochimie, la transformation des minéraux critiques et l’économie circulaire relativement à la transition énergétique).

Un choix stratégique

Recteur et vice-chancelier de l’Université Concordia, une institution classée au 1er rang au Canada parmi les universités de moins de 50 ans, Graham Carr a déclaré que « Shawinigan, la cité de l’énergie, est un choix stratégique compte tenu de son rôle historique dans le développement de l’hydroélectricité au Québec. Ce campus renforcera la position de Shawinigan dans le domaine de la transition énergétique et fera du CNETE un pilier crucial dans le développement de l’industrie des batteries au Québec. »

Michel Angers a souligné pour sa part que ce futur campus thématique n’était peut-être que le début de l’établissement d’un campus à part entière dans la Ville de Shawinigan. Le maire a souligné l’apport de deux individus dans la décision cette importante annonce. Il a rappelé d’abord une conversation avec Jocelyn Milette, président du CA du Cégep de Shawinigan de 2015 à 2019, mais également administrateur au CA de l’Université Concordia à la même époque, qui  lui avait suggéré à deux reprises de faire des approches avec l’université montréalaise. Michel Angers a également salué le travail de Karim Zaghib qui a travaillé durant 27 ans à Shawinigan au Laboratoire des technologies de l’énergie (LTE) d’Hydro-Québec. « C’est le plus Shawiniganais de tous les Algériens », a-t-il souligné au grand plaisir du réputé chercheur et sommité mondiale qui était sur place.

Pour Nancy Déziel, il faut voir bien plus que l’arrivée d’un campus thématique à Shawinigan dans cette annonce. « Une masse critique de savoir comme nous aurons, ça attire des entreprises de haute technologie. Depuis qu’on sait que nous sommes en discussion avec l’Université Concordia, SGS Canada nous a approchés pour signer un partenariat. Les entreprises voudront être là pour voir ce qui va sortir des centres de recherche. Ils veulent en profiter », termine la directrice générale du CNETE.