Manifestation devant le Centre de services scolaire de l’Énergie

NÉGOCIATIONS.  Des centaines de membres du Syndicat des employés de soutien de la Mauricie (SESM-CSQ) et du Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation de la Mauricie et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ) ont manifesté mardi matin devant les bureaux du Centre de services scolaire de l’Énergie à Shawinigan.

Le personnel de soutien et le personnel professionnel scolaire entamaient aujourd’hui, comme leurs collègues du Front commun, une séquence de trois jours de grève. « On a encore sept personnes sur dix qui n’ont pas de postes à temps complet, il faut rendre les postes plus attrayants pour que les personnes décident de travailler en éducation et y rester », a déclaré Guy Laroche, président du SESM-CSQ

« C’est un exode massif du personnel professionnel vers le privé qui attend Québec si les conditions de travail ne sont pas rehaussées. La pénurie de personnel professionnel est déjà intenable dans les milieux scolaires. C’est à contrecœur que nous faisons la grève, mais si les membres perturbent les services aux élèves aujourd’hui, c’est pour éviter qu’ils se détériorent dans l’avenir », a ajouté Alexandra Vallières, présidente du SPPECCQ-CSQ.

Le problème de la pénurie de personnel représente un enjeu majeur pour les membres de la FPSS-CSQ. qui réclament des mesures précises pour améliorer l’attraction et la rétention du personnel. « Cela passe par des emplois de qualité avec des postes à temps complet, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire et la conciliation famille-travail. Il faut des gestes concrets ainsi qu’une écoute active du gouvernement pour régler ces problèmes », a précisé Guy Laroche. Le SESM-CSQ propose entre autres des postes à temps complet; la fin des horaires brisés; la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire; et la conciliation famille-travail.

Des solutions qui restent lettre morte

Alexandre Vallières déplore qu’un nombre jamais vu de profesionnels quitte leur emploi depuis les derniers mois. « Le téléphone ne dérougit plus chez nous, plusieurs professionnels nous disent qu’ils attendent l’issue de la négociation pour prendre une décision à savoir s’ils restent ou s’ils partent. Les équipes de négociation proposent des solutions concrètes aux tables sectorielles pour améliorer le sort des pros de l’éducation mais ces solutions ne reçoivent aucun écho de la partie patronale. »

Le SPPECCQ-CSQ propose entre autres de reconnaître l’autonomie professionnelle et l’expertise du personnel professionnel; une meilleure conciliation famille-travail, notamment en permettant l’aménagement du temps de travail; des seuils de services pour les élèves dans chaque école et un registre des postes professionnels vacants comme le recommandent le Protecteur du citoyen et la Commission des droits de la personne et de la jeunesse; et d’attirer du personnel professionnel dans les écoles en leur donnant une reconnaissance de leur scolarité pour concurrencer les salaires du privé.

Solidaires du Front commun

Soulignons que le SESM-CSQ et le SPPECCQ-CSQ font partie du Front commun, un mouvement historique regroupant 420 000 travailleurs du secteur public. « Après un an de négociations, une quarantaine de rencontres aux tables, beaucoup d’échanges à travers les médias, des actions de mobilisation et de visibilité partout au Québec, une manifestation monstre qui a rassemblé 100 000 personnes dans les rues de Montréal, et des mandats à 95% en faveur d’une grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, il faut croire qu’une première journée de grève n’a pas suffi à faire bouger le gouvernement, si désolant cela soit-il , a martelé Guy Laroche.

Le SESM représente le personnel de soutien du Centre de services scolaire de l’Énergie. Il compte un peu plus de 1200 membres. Le syndicat fait partie intégrante de la fédération du personnel de soutien scolaire affiliée à la CSQ (FPSS-CSQ). Quant au Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation du Coeur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ), il représente près de 1000 professionnels de l’éducation œuvrant dans les centres de services scolaires du Chemin-du-Roy, de la Riveraine, de l’Énergie, des Bois-Francs et des Chênes.