Mékinac réfléchit à son avenir
ÉCONOMIE. Si tout n’est pas encore joué du côté du projet modifiant la loi 34 qui porte sur le développement économique et régional par le gouvernement Couillard, les décideurs économiques de Mékinac sont toutefois en mode réflexion et discussion pour préparer l’avenir. Bien que le Centre local de développement soit maintenu, il est clair qu’une refonte des organisations est imminente dans la MRC.
«Pour la prochaine année, on reste avec notre plan de match. Le budget est déjà approuvé et tout. C’est sûr qu’on a moins de sous, mais le Centre local de développement (CLD) demeurera en place», confirme le président du CLD et maire de Saint-Roch-de-Mékinac, Guy Dessureault.
«Disons que la coupe de 55% de nos budgets par le ministère n’aide pas, mais on va tenter de garder tous nos employés en place.» À cet effet, les trois emplois dont on avait annoncé l’abolition plus tôt pourraient être préservés.
«On travaille à certains scénarios et la MRC a levé la main pour avoir ces postes de son côté», ajoute M Dessureault. Il souligne que le CLD de Mékinac figure parmi le meilleur trio de CLD en province et que ce rayonnement doit continuer malgré les bouleversements.
Cette option est toutefois accueillie froidement par le CLD. «Nous avons la conviction que le traitement des dossiers des entreprises doit se faire par une entité autonome et décisionnelle, composée à la fois d’élus de notre MRC et de bénévoles de la société civile», soutient Patrick Baril, directeur général du CLD.
La compétence de cette formule démontre que la force d’un conseil d’administration repose par sa diversité d’expertise, poursuit-il. À ce sujet, la somme de 20 000$ annuellement pour le maintien du CLD apparaît légitime à M. Baril pour conserver l’expertise des employés au lieu d’une reprise par la MRC.
«L’image de notre région, c’est notre sentiment d’appartenance, notre fierté à faire partie de cette communauté. C’est aussi du rayonnement pour le développement domiciliaire de nos municipalités, en plus d’attirer les touristes chez nous», indique pour sa part Geneviève Racine, directrice générale de la Chambre de commerce de Mékinac, sur le poste d’agent touristique récemment aboli. Pour M. Baril, l’avenir de la Société d’infrastructures de Mékinac inquiète aussi puisque, souligne-t-il, «la gestion de nos portefeuilles d’investissement ne permet pas un transfert décisionnel au conseil des maires de la MRC de Mékinac».
Mise en place d’un comité de transition
«On est dans un contexte de transformation et, pour ce faire, on ne veut pas précipiter les décisions. On a affaire avec un côté administratif et un côté humain. Par contre, je peux dire que j’ai le souhait de mettre sur pied un comité de transition», indique pour sa part le préfet suppléant Jean-Guy Lavoie.
Ce comité serait mandaté de voir la possibilité de maintenir la forme du CLD sous l’identité qu’on lui connait ou bien de procéder à un changement d’identité. «On aura à présenter une offre aux parties impliquées. Cela peut prendre la forme du changement comme de modifier le Centre local de développement par un Comité de développement économique ou encore de passer d’un poste de directeur général à celui de commissaire industriel, par exemple», explique M. Lavoie.
«L’information rentre au compte-gouttes sur l’avenir de nos organisations. Cependant, on veut conserver le droit de regard sur les décisions qui nous impliquent et continuer notre travail de concertation. Travailler en silo serait vraiment une grosse perte», soutient Racine.
D’ailleurs, il est question d’une vaste planification stratégique à venir. «On sera diverses organisations autour de la table pour discuter comme le CLD, la SADC, la MRC et les membres de la chambre de commerce. On va se donner des cibles à atteindre et des objectifs quantifiables», conclut Mme Racine.