Nicolas Duvernois: pour une fierté entrepreneuriale
PASSION. «Il n’y a pas de secret en entrepreneuriat! C’est ça qui est beau et épeurant: c’est ouvert à tout le monde», lance Nicolas Duvernois. L’homme qui est passé de concierge de nuit à riche entrepreneur derrière PUR Vodka s’est adressé à la communauté d’affaires de Shawinigan afin de partager son expérience.
Le ton était léger, mais le message éloquent pour cet invité de la Chambre de commerces et d’industries de Shawinigan. Nicolas Duvernois a parlé de son parcours. «Tout entrepreneur a sa propre histoire». Il a parlé de passion, mais aussi d’audace, d’échec, de remises en question et de grand moment de bonheur.
Une expérience de vie qui a permis à son bébé, PUR Vodka, de gagner quatre fois en six ans le titre de meilleure vodka au monde, en plus d’une trentaine d’autres distinctions dans le domaine. Une chronique dans le journal Les Affaires et un ouvrage plus tard (Entrepreneur, à l’état PUR), la vie semble rose pour l’entrepreneur. Mais elle ne l’a pas toujours été.
Son périple, M. Duvernois le qualifie de «traversée du désert». Un sentiment se détache toutefois du discours lorsqu’il repense à son vécu: la fierté. À entendre les péripéties de l’homme de 35 ans, passé d’homme vivant dans un 2 et demie et lavant les planchers au récipiendaire de la meilleure vodka au monde devenu conférencier; on croirait entendre un récit de cinéma.
Tôt dans sa vie, Duvernois (un sportif) est attiré par le domaine de l’architecture, puis de l’entrepreneuriat. Il lâche un peu le basket-ball, le temps de compléter un baccalauréat en sciences politiques. «J’avais envie d’une vie où l’on peut rêver et croire que tout est possible», résume le trentenaire de 6 pieds et cinq pouces.
C’est naturellement qu’il devient donc un «architecte de la page blanche», bref un créateur. Après une expérience qu’il qualifie de catastrophique en restauration en compagnie d’un trio d’amis, il décide de se concentrer sur la vodka. Pourquoi? Simplement après qu’il eut constaté sa popularité au sein de son restaurant.
Un heureux alliage d’audace, de persévérance et…de fierté
Peu importe de tirer le diable par la queue, l’entrepreneur avait un but. Il sentait qu’avec l’idée de concevoir la première vodka québécoise (la meilleure), il parviendrait au succès. «Ne pas posséder de vodka ici en province c’était pour moi comme si la France ne produisait pas de vin ou le Québec de sirop d’érable!», image-t-il.
Difficulté à obtenir du crédit, cadre législatif et de production casse-tête, des obstacles l’entrepreneur peut en nommer à la tonne. «La persévérance est la plus grande des richesses que l’on peut vivre», martèle-t-il.
Décembre 2009, Nicolas Duvernois s’en souvient comme si c’était hier. Peu vêtu, en train de promener son chien Roméo dans une ruelle, il reçoit le coup de téléphone qui allait changer sa vie. «On m’annonçait que j’avais remporté le titre de meilleure vodka au monde.»
Monté du mieux qu’il le pouvait, son dossier de candidature, mais surtout le goût unique de son produit avait séduit le World Vodka Master’s, une sommité dans le domaine. Une surprise de la vie comme bien d’autres qui ont ponctué le parcours de l’homme qui n’a jamais baissé les bras pour se rapprocher de son idéal.
Puis, tout a déboulé avec son entrée dans les succursales de la Société des alcools du Québec. La réponse du public était conforme à ses espérances et les affaires ont prospéré. Au moment d’écrire ces lignes, Duvernois embauche 30 personnes et vient de lancer son nouveau produit: le gin Roméo (oui, oui le nom de son fidèle cabot).
Duvernois signe aussi une chronique hebdomadaire dans le journal Les Affaires et connait un succès certain avec son premier ouvrage PUR Entrepreneur où il relate son parcours et s’adresse à la communauté entrepreneuriale d’aujourd’hui.
En construction, l’homme d’affaires est aussi en train de bâtir un nouveau programme pour soutenir les jeunes entrepreneurs: Adopte Inc. avec la participation de partenaires financiers du domaine bancaire, comptable et médiatique.
«L’idée est de permettre à ceux qui se lancent en affaires d’être mentorés par un entrepreneur d’expérience, de recevoir des formations, mais surtout un salaire sur 12 mois. Rien de gros, on parle de 24 000$, mais un montant qui lui permettra de concentrer ses efforts et d’éviter les jobs pour assurer l’alimentaire.»
Si l’ensemble rester à ficeler pour l’opération du programme, Duvernois souhaite rejoindre une trentaine de candidats pour la première cohorte d’entrepreneurs cet été.
Sa pensée en quelques citations
«J’ai compris que jamais je ne ferais quelque chose qui ne me passionne pas.»
«Je suis un passionné d’histoire. Pour moi, la connaissance c’est le pouvoir.»
«Une passion ne s’oublie pas et on ne peut en être démotivée. Une passion c’est un peu comme une autre vie dans la vie! On l’a à l’intérieur de nous.»
«L’important n’est pas le nombre de fois où l’on a tombé, mais le nombre de fois que l’on s’est relevé.»
«Malgré les échecs et les refus, «demain» reste le mot préféré de tout jeune entrepreneur!»
«Soyons fiers de nos entrepreneurs, pas jaloux!»
«On ne sait jamais quand on va tomber sur notre meilleure idée.»
«Il faut être à l’écoute et se demander ce dont nos entrepreneurs ont besoin?»
«La persévérance c’est un peu comme le courage. Tu ne sais pas que tu l’as, avant de faire face à une situation. Les courageux sont ceux qui sont au milieu d’un champ de bataille, puis qui luttent, qui continuent d’avancer quand même.»