Nouvelle vocation pour l’église Saint-Marc

COMMUNAUTÉ.  À la veille de son 40e anniversaire de fondation en 2023, le Centre Roland-Bertrand entreprendra  un nouveau chapitre de son histoire en emménageant l’an prochain dans l’église Saint-Marc, sur l’avenue Champlain, qu’il vient d’acquérir au coût de 481 000$. 

En assemblée le 15 septembre dernier, une cinquantaine de fidèles de la paroisse Sainte-Marguerite-d’Youville a  approuvé l’entente de principe intervenue il y a quelques semaines entre la fabrique et le conseil d’administration du Centre Roland-Bertrand.

« La fournaise est à remplacer et la facture s’élève à près de 100 000$. La paroisse n’en a pas les moyens. On a donc décidé de vendre la bâtisse », explique Raynald Dubé, président de la Fabrique Sainte-Marguerite-d’Youville. La transaction prévoit le versement de 37 000$ par année, durant treize ans, à 0% d’intérêt.

Directeur général du Centre Roland-Bertrand, Frédéric Trudelle souligne qu’il s’agit essentiellement du montant que verse présentement le centre qui est locataire dans les immeubles qu’il occupe sur l’avenue Saint-Marc (Tablée populaire) et la rue Viger (Partage Centre-Maurice).

« Regrouper nos services dans une seule bâtisse dont nous serions propriétaires, c’est un projet qui était dans l’air dès mon arrivée il y a une quinzaine d’années. Ce n’était pas évident toutefois de trouver le bon endroit, car il fallait rester dans le quartier Saint-Marc » relate-t-il. Le Centre Roland-Bertrand prendra possession des lieux à l’été 2022 alors que ses baux de location avec les Œuvres des abbés Martel et Marcil prendront fin le 30 juin prochain.

Une phase I de plus de 400 000$

Avant leur arrivée, des travaux de désamiantage devront être réalisés et le système de chauffage refait. Excluant le coût d’achat du bâtiment, cette phase est estimée à un peu plus de 400 000$. Un montant qui inclut les frais de déménagement des équipements et des meubles bien sûr, mais aussi l’aménagement des cuisines et des travaux sommaires de rénovation.

« C’est une décision mûrement réfléchie, précise Pierre Nadeau, président du conseil d’administration du Centre Roland-Bertrand. Nous avons par exemple un ingénieur dans le conseil qui a examiné le bâtiment. Nous avons aussi été chercher des avis extérieurs. Notre première préoccupation, c’était de ne pas mettre en danger la viabilité du centre pour acheter une bâtisse. »

D’une superficie de 10 400 pieds carrés par étage (rez-de-chaussée et sous-sol), les  nouveaux locaux abriteront donc la tablée populaire, la banque alimentaire, les divers services à l’enfance et les bureaux administratifs de l’organisme. La salle de quilles au sous-sol sera démantelée et des plateaux de travail pour la clientèle du centre seront ultérieurement aménagés. « Dans les locaux actuels, les gens ne peuvent rester, car on est trop à l’étroit. Ils doivent quitter pour laisser la place à d’autres. Dans notre nouvelle place, on va pouvoir les accueillir, prendre le temps de leur parler », explique Fédéric Trudelle.

Une phase II de près de 3 millions$

Ces plateaux de travail  s’inscrivent dans une ambitieuse phase II pour laquelle le Centre Roland-Bertrand a déposé des demandes de subvention aux deux paliers de gouvernement.  « C’est un projet global de près de 3 millions$, explique le directeur général. Actuellement, nous avons un petit plateau de travail sur la 4e rue de la Pointe, au centre-ville. Ce n’est pas assez pour ce qu’on veut faire. »

Frédéric Trudelle note que le taux de pauvreté est constant à Shawinigan. « Présentement, en donnant de la nourriture par exemple, on vient pallier aux effets négatifs de la pauvreté, mais on n’aide pas nécessairement pas la personne à s’en sortir. On veut travailler sur l’autonomie de notre clientèle. On le fait déjà dans certains de nos services, mais on veut l’étendre dans l’ensemble de nos actions. On veut développer une approche plus globale pour venir en aide à la personne dans la majorité des sphères qui l’emmènent à venir chez nous. C’est vers quoi on veut aller dans les prochaines années et on croit que notre nouveau local va nous permettre d’y arriver. »

Pour la paroisse Sainte-Marguerite-d’Youville, c’est un autre morceau du puzzle qui vient de tomber. Après la vente de l’église Saint-Pierre en 2019 et Saint-Marc maintenant, il ne reste plus que l’ancienne église Saint-Charles-Garnier sur le marché immobilier. Les églises Saint-Gérard-des-Laurentides et L’Assomption sont les seuls de la paroisse où des messes sont encore célébrées.  « Ça va dans le sens du tournant missionnaire que l’évêché a pris en 2017 et qui consiste à s’occuper des démunis plutôt que des bâtisses », termine le marguillier Raynald Dubé.