Objectif zéro fumeur à du Rocher d’ici 2020

La première politique pour une génération sans tabac au Québec

SANTÉ. D’ici 2020, l’école secondaire du Rocher dans le secteur Grand-Mère à Shawinigan compte bien être la première de la province à éradiquer complètement le tabagisme auprès de ses 486 élèves et des membres de son personnel, à l’école comme à la maison.

«Notre objectif est d’atteindre le nombre magique de 0 jeune et adulte fumeur en 2019‐2020 et de maintenir ce score par la suite», lance la directrice Carolyn Rouillard.

Même s’il est interdit de fumer dans les murs et l’enceinte de l’école, quelques élèves fument en-dehors des heures de cours. Échelonné sur cinq ans, le plan d’action vise dès cette année à réduire de 50% le nombre de fumeurs, puis d’un autre 50% au cours de l’année scolaire 2018‐2019.

  • Profil tabagique à l’école secondaire du Rocher:
  • 16,3% des élèves fument, un taux supérieur à la moyenne québécoise de 12,2%
  • 21% des membres du personnel fument occasionnellement
  • 9,1% de fumeurs en première secondaire
  • 14,6% de fumeurs en deuxième secondaire
  • 16,6% de fumeurs en troisième secondaire
  • 18,6% de fumeurs en quatrième secondaire
  • 24% de fumeurs en cinquième secondaire

Concrètement? «Il y a beaucoup de prévention. Nos intervenants et les surveillants d’élèves sont sur le terrain. Nous les sensibilisons avec les publicités de DeFacto, des groupes de discussion, La gang allumée, la philo pour ados sur les dépendances, des conférences, des animations en classe par des organismes reconnus», explique la directrice.

Dans ce processus, l’école secondaire du Rocher a été accompagnée par le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), la Direction de la santé publique et de la responsabilité populationnelle du CIUSSS MCQ ainsi que la Commission scolaire de l’Énergie.

L’école secondaire des Chutes à Shawinigan travaillerait aussi à la mise en place d’une telle  politique.

Qu’en pensent les élèves?

Utopique la nouvelle politique de l’école secondaire du Rocher? «Avec le temps et les efforts, c’est certain qu’on peut y arriver», lance Jérémie Michaud, confiant. «Si personne ne commence à fumer en première secondaire parce qu’on s’implique et que nous les encadrons, il n’y aura plus de fumeurs.»

Impliquée dans La gang allumée, Rosalie Lemire se dit aussi confiante que cette intensification des actions peut changer les choses. «Si nous sommes plusieurs à se mobiliser, ça va peut-être les inciter à arrêter en voyant qu’ils ont le soutien des élèves et du personnel.»

De son côté, Lydia Huard, 15 ans, a commencé à fumer il y a quelques années. «Quand j’ai su que mon grand-père était décédé d’un cancer à cause de la cigarette… ça m’a fait un choc», explique la jeune femme qui tente actuellement d’arrêter de fumer. «Il ne faut juste pas essayer! La première n’est pas bonne, mais après tu vas fumer et tu ne seras plus capable d’arrêter», lance-t-elle comme message. Elle croit effectivement que ces mesures l’aideront dans son cheminement.