Opposition contre le projet de Nemaska à l’ex-usine Laurentide

CONTESTATION. Des citoyens du secteur Grand-Mère ont signifié leur opposition à un règlement de zonage concernant l’ex-usine Laurentide, là où Nemaska Lithium prévoit y implanter son usine de transformation, et une tenue de registre aura lieu le 1er février concernant le changement de zonage.

L’avis public publié dans l’édition du 6 janvier dernier dans l’Hebdo du St-Maurice, stipule que le nouvel usage pour le zonage est pour une industrie lourde.

Si 68 personnes signent le registre, la Ville de Shawinigan devra prendre la décision d’aller ou non vers un référendum. Notons qu’il existe 575 personnes habiles à voter pour ce changement de règlement de zonage.

Le citoyen Bernard Soucy soutient qu’il n’est pas contre le projet de Nemaska Lithium d’implanter son usine à Shawinigan, mais pas sur le site de l’ex-usine Laurentide, qui est à proximité d’une zone résidentielle. «Premièrement, nous tenons à préciser que nous ne sommes pas du tout contre le développement économique et la création d’emplois ni contre la venue de Nemaska Lithium dans notre municipalité, explique M. Soucy. Nous sommes, en effet, très préoccupés par l’impact environnemental de ce projet de fonderie dans un quartier résidentiel et à proximité de la rivière Saint-Maurice, notamment en raison du type de minerai traité, des produits chimiques utilisés, de la pollution de l’air et de l’eau, du bruit et de l’utilisation intensive de la voie ferrée, entre autres pour le transport de matières dangereuses.»

Le citoyen se questionne sur la pertinence du site, en proposant plutôt que la compagnie s’installe dans le parc industriel à grand gabarit dans le secteur de Saint-Georges, là où devait s’implanter la compagnie Rima. «La Ville a mis de l’argent dans ce parc, les expropriations ont été faites. Pourquoi implanter ce projet près de résidences et de la rivière Saint-Maurice? C’est la santé et la sécurité des gens qui sont en danger. À quel prix nous pouvons l’accepter? Il faudrait être plus créatif. Je ne veux pas partir en chicane avec le maire, je reconnais qu’il fait des efforts pour la relance de l’économie et pour des emplois. Mais je crois que ça demeure le devoir des citoyens de soulever des interrogations.»

Est-ce que M. Soucy ne se sent pas rassuré de savoir que le ministère de l’Environnement du Québec détient des règles environnementales plus rigoureuses concernant l’implantation d’une usine? «Oui, le ministère est beaucoup plus sévère, mais je me demande pourquoi il n’y a pas plus d’efforts pour que l’usine soit dans un site industriel. Si ça ne fonctionne pas, ce sera à la Ville de Shawinigan à décontaminer le site pour du développement. Il ne s’agit aucunement du phénomène « pas dans ma cour ». Les enjeux de sécurité et d’incidence environnementale sont bien réels et la mise en oeuvre de ce projet aura un profond impact pour de nombreuses années à venir.»