Petite Mékinac: Saint-Tite va de l’avant malgré l’opposition des résidents

EAU POTABLE. Afin de mener à terme le projet de mise aux normes de son réseau d’eau potable, Saint-Tite dit n’avoir d’autres choix que d’aller puiser dans les eaux sous-terraines du secteur Petite Mékinac. C’est cette zone qui a été ciblée comme complément au bassin du lac Éric, malgré l’opposition d’une centaine de résidents et 57 mises en demeure.

Le 31 août au soir, la municipalité rencontrait les résidents concernés pour les informer des prochaines étapes dans ce dossier en compagnie d’un hydrogéologue de la firme Arrakis Consultants.

«Nous avons le mandat de la part du ministère des Affaires municipales et du ministère de l’Environnement de trouver une source d’eau alternative (au lac Éric) pour le projet de mise aux normes d’eau potable (18M$). On n’a pas le choix pour pouvoir continuer», soutient le maire de Saint-Tite, André Léveillé. «Avec toutes les études que nous avons depuis 2004, c’est l’endroit où le bassin hydraulique est le meilleur.»

Pendant une semaine cet automne, des tests de pompage seront effectués sur le terrain que la municipalité a acquis au printemps dans le secteur afin de déterminer le nombre maximal de gallons qui peuvent y être pompés chaque heure. «Il faut s’assurer que nous avons assez d’eau pour fournir pendant une période indéterminée et s’assurer qu’on ne touchera pas à la vie normale des citoyens de Petite Mékinac», poursuit le maire.

«On ne se sent pas considérés»

De leur côté, les résidents du secteur Petite Mékinac se disent choqués. Ils se rappellent qu’en 2003, on avait déjà effectué des tests dans leur secteur, ce qui avait asséché des puits et causé des dommages. Plusieurs d’entre eux se sont déplacés à la rencontre d’information.

«L’hydrogéologue ne connaissait même pas le dossier de 2003. C’est nous qui l’avons informé», déplore Hélène Papirakis, résidente du secteur et membre du Comité de protection de l’eau sous-terraine du secteur Petite Mékinac. «Quand nous avons engagé l’hydrologue, nous l’avons mis au courant l’historique», assure toutefois le maire.

Les résidents se disent déçus que la Ville aille de l’avant malgré l’envoi de 57 mises en demeure à la mi-juin. Ils aimeraient pouvoir consulter les recommandations des différents ministères. «Ils ont découpé des morceaux de la lettre qu’ils ont reçue et c’est ce qu’ils nous ont présenté, mais ils ne veulent pas nous montrer l’intégrale.»

«En 2003 la Ville a pris ses responsabilités et a défrayé les coûts pour tous ceux qui ont eu des problèmes. Je leur ai assuré qu’on prendrait aussi nos responsabilités. On ne laissera pas nos citoyens dans la misère», affirme le maire quant aux éventuels coûts.

Les résidents se demandent aussi qui paiera si, à long terme, le pompage asséchait leurs puits et qu’ils devaient être contraints de se rallier au réseau d’eau potable. «Avant que les puits ne soient asséchés, on va tout arrêter», rétorque le maire à ce sujet.

«On ne veut pas qu’ils avancent tout simplement», laissent tomber les résidents. Au-delà des coûts, ce qu’ils redoutent, c’est la perte certaine d’une quiétude. «Il n’y a aucune considération d’une centaine de résidents, de nous, de nos inquiétudes. (…) Nous sommes tous choqués. On ne sait pas quoi faire à cette étape-ci. On va se réunir pour la suite», poursuit Mme Papirakis.

De son côté, le maire annonce qu’une autre rencontre devrait avoir lieu avant le début des tests. «Nous avons rediscuté après la rencontre d’information (…) On devrait apporter un regard différent après avoir échangé avec l’ingénieur. (…) Je ne laisserai pas un secteur périr au détriment de l’ensemble de la population (…) C’est un dossier qu’on va mener de façon professionnelle et en toute transparence.»

On compte environ 80 résidences dans le secteur Petite Mékinac, dont la moitié représente des résidences secondaires.