Plan directeur du Lac à la Tortue
La consultation publique liée au Plan directeur du Lac à la Tortue à Shawinigan avait lieu le 23 août. Quelques dizaines d’intervenants et citoyens, dont l’Association pour la protection du Lac à la Tortue, se sont présentés à la rencontrer afin de montrer leur intérêt pour l’avenir de leur lac.
Après des années à être au centre des discussions, voilà qu’a débuté l’une des premières étapes du Plan directeur de l’eau du Lac à la Tortue vendredi dernier. Cette consultation publique a permis de prendre le pouls de la population, alors que divers intervenants sont venus exposer les enjeux du lac et l’avenir qu’ils envisagent pour ce dernier.
Des actions urgentes à poser
À cette occasion, l’Association pour la protection du Lac à la Tortue (APL) a déposé un mémoire sur la situation du lac, ses constatations, mais aussi sur ses attentes vis-à-vis ce plan directeur tant attendu. Un sondage réalisé auprès de citoyens et une pétition contenant plus de 900 noms en appui au plan de la Ville ont aussi été déposés.
«C’est simple, on veut que quelque chose se passe, on ne peut plus attendre!», déclare d’entrée de jeu Marielle Magnan, présidente de l’Association pour la protection du Lac à la Tortue. «On peut encore faire une différence si la Ville et le gouvernement y mettent un peu de volonté», ajoute celle qui milite pour la condition du lac depuis plus de vingt ans.
Il faut savoir que le lac est en état de vieillissement prématuré depuis plusieurs années en raison de la présence de phosphore, mais aussi par l’éclosion de cyanobactéries (algues bleues), notamment. On peut se référer à un passage du mémoire de l’APL: «L’ensemble des données disponibles suggère que le lac est à un point critique et que le maintien de son état actuel est précaire. Le statu quo n’est pas une option pour assurer que le lac ne progressera pas graduellement vers un lac aux eaux plus troubles avec des évènements de fleurs d’eau de cyanobactéries de plus en plus fréquents. D’ailleurs, les données suggèrent que la transparence de l’eau a diminué de moitié depuis 20 ans»
Pour arriver à cette amélioration, la présidente souligne la détermination réelle des décideurs pour des gestes concrets, mais évidemment la question monétaire qui doit être prise en compte. «On doit posséder un budget adéquat. Depuis plusieurs années, on semble être les mal-aimés à Lac-à-la-Tortue!» L’objectif de l’ALP est de construire enfin le réseau d’assainissement des eaux.
Plus de 900 appuis
La dame se désole que certains citoyens n’aient même pas accès à l’eau potable encore aujourd’hui dans le secteur. «Une partie du problème revient à la création du champ d’épuration qui place les tuyaux perforés à trop grande proximité de la nappe phréatique. C’est dur de sauver le lac dans ces conditions, mais il semble que la municipalité ait préféré jadis éviter l’endettement qui aurait suivi une subvention du gouvernement plutôt que de penser à long terme», soutient celle qui estime que le système a été mal conçu.
Mme Magnan souligne par ailleurs l’intérêt et la prise de position des citoyens qui ont été nombreux à apposer leur signature sur la pétition de l’APL en appui au Plan directeur. «L’enthousiasme nous a surpris! On a récolté plus de 900 signatures en moins d’un mois sans faire de pression ou de porte à porte!», se réjouit-elle.
En fin de compte, la présidente de l’Association rappelle que l’issue ultime demeure l’assainissement des eaux du Lac à la Tortue. «Il faut que les gens soient informés du fait qu’il s’agit d’un investissement profitable pour tous, mais qui possède un certain coût. Par contre, ce montant est sujet à une subvention importante du gouvernement et est aussi réparti sur plusieurs années», conclut Mme Magnan qui estime que les gens en ressortiront gagnants au final.
Une oreille tendue
Du côté de la Ville, on tiendra compte de cette consultation publique afin de mieux cerner les enjeux et interrogations des citoyens envers leur lac. «Les commissaires responsables vont écouter les citoyens et la population pour ensuite mettre sur pied un plan d’action. On attend le plan directeur final au début de l’année 2014», indique Véronique Gagnon-Piquès, aux communications de la Ville.
À ce sujet, Marielle Magnan souhaiterait davantage de collaboration de la part des élus. «Ça fait 30 ans que l’Association existe et on est encore trop souvent écarté des études. On doit savoir ce qui se passe et c’est pourquoi on demande une plus grande communication et transparence dans notre mémoire», souligne-t-elle.
Elle ajoute cependant que cette consultation publique est une belle preuve d’ouverture et en elle en profite pour féliciter cette initiative. Mme Magnan souhaite enfin que les éléments et pistes apportés par les citoyens servent à nourrir le plan directeur et ne «finisse pas sur les tablettes».