Pompiers: un dérapage de l’exécutif syndical dénonce Angers
TENSION. Le maire de Shawinigan qualifie de «dérapage inacceptable» la sortie des pompiers qui affirmaient lundi ne plus avoir confiance dans la direction du Service de sécurité incendie (SSI).
«Les négociations, je connais ça. J’en ai fait ma carrière du côté syndical. Et je me suis toujours fait un point d’honneur de négocier de bonne foi et dans le respect de tous», a déclaré Michel Angers par voie de communiqué.
Il souligne avoir rencontré en début d’année l’exécutif de l’Association des pompiers et des pompières de Shawinigan (APPS) et que celui-ci s’était engagé à collaborer avec la Ville pour trouver la meilleure entente possible dans le respect des limites budgétaires de l’employeur.
Soulignant qu’il n’était pas dans ses habitudes de négocier sur la place publique, le maire a néanmoins rappelé que la convention collective des pompiers échue le 31 décembre 2016 a fait l’objet d’une entente de principe à deux reprises avec l’exécutif syndical, aux printemps 2017 et 2018, mais que ces accords ne furent pas entérinés par les membres.
Ces désaccords entre l’exécutif syndical et les membres avaient d’ailleurs emmené les pompiers de Shawinigan a délaissé à l’automne 2018 le Syndicat des pompiers et pompières du Québec (SPQ) pour créer l’APPS. La semaine dernière, on apprenait que le syndicat local se joignait à l’Association internationale des pompiers (AIP).
La Ville déplore ces changements de cap. «Depuis que la convention collective est venue à échéance, en décembre 2016, les pompiers ont annulé deux ententes de principe et changé de syndicat. Depuis qu’il est en fonction, le nouvel exécutif syndical multiplie les requêtes à la CNESST, les griefs ainsi que les sorties publiques visant à discréditer la direction du Service de sécurité incendie.», peut-on lire dans le communiqué.
Rapport de la CNESST
Concernant le rapport que la CNESST a émis le 19 février dernier, suite au dépôt de deux plaintes par l’APPS, Michel Angers affirme que la direction du Service de sécurité incendie s’est mise en action très rapidement contrairement aux affirmations la veille par le syndicat.
Entre le 1er mars et le 1er avril rappelle la Ville, cinq rencontres ont eu lieu entre les parties. À la suggestion de la CNESST, un comité composé du président de l’APPS, d’un pompier chargé du dossier de santé et sécurité au travail, de deux capitaines et d’une coordonnatrice du Service des ressources humaines a été mis en place pour émettre des avis sur les 12 dérogations relevées par la CNESST. Six avis ont été présentés par le comité le 1er avril à la direction du SSI qui prévoit les transmettre à la CNESST dès ce mercredi 3 avril.
«Le jour même où le comité de travail siège et dépose ses avis, le président de l’APPS fait une sortie publique pour dénoncer l’inaction du Service. C’est une attitude qui nous permet de douter des bonnes intentions de l’exécutif syndical à travailler positivement», accuse Michel Angers.
Quant à la prétention du président de l’APPS d’avoir été sommé de se taire par le directeur général de la Ville, le maire souligne plutôt que Me Yves Vincent a demandé la collaboration de Benoit Ferland afin que le ton puisse demeurer cordial dans le cadre de la négociation en cours. Il y a exprimé « … la nécessité d’adopter et de maintenir des échanges constructifs, cordiaux et empreints de civilité dans la relation qui nous unie, le tout en respect de nos rôles ».