Pour voir les choses autrement

Par Marilou Hamel-Féchette | CHRONIQUE. J’ai suivi de près la course à la mairie et aux postes de conseillers, autant dans les médias que sur les réseaux sociaux et j’ai même assisté au débat avec ma fille, qui voulait entendre ce que les candidats avaient à dire.

Pour certains, ça paraît d’un ennui mortel, mais même si on était loin des péripéties d’élections présidentielles, j’ai apprécié l’exercice, qui m’a permis de voir les choses à travers son regard d’ado, parfois naïf, souvent amusant, toujours savoureux de vérité.

Au moment d’écrire ces lignes, la campagne est dans son sprint final, mais quand vous les lirez, le vote aura eu lieu. Je ne publie donc pas ce texte pour faire de la politique, mais plutôt parce que j’ai fait deux constats : On gagnerait tous à redécouvrir Shawinigan avec des yeux d’enfants et les périodes d’élections sont un moment parfait pour aborder le thème des comportements responsables en ligne avec notre marmaille.

Ma dernière chronique portait sur la difficulté pour nous, parents, de gérer la quantité phénoménale d’info qui se rend à nos adolescents. Si ce n’est que pour que l’on puisse vivre dans un monde un peu plus doux et un peu plus ouvert, je crois qu’il est primordial d’éduquer la prochaine génération aux conséquences et à l’influence de nos mots sur les réseaux sociaux. Comme on le radote sans cesse aux enfants depuis la nuit des temps : les paroles peuvent blesser. En 2017, on peut ajouter qu’elles restent écrites, archivées à tout jamais sur « le grand monde des internets », prêtes à revenir nous hanter quelques années plus tard. Que certains adultes ne le comprennent toujours pas et véhiculent l’idée, que cachés derrière un écran, tout est permis, ça me sidère au plus haut point.

J’ai lu et entendu plusieurs commentaires constructifs durant les 45 jours menant à l’élection, mais à mon grand désarroi, j’ai aussi vu beaucoup de « Shawi-bashing » qui a soulevé plusieurs questions et beaucoup de perplexité des trois moulins à paroles, autour de la table. « Pourquoi ils restent ici maman, s’ils détestent autant ça? » « Elle est pas belle notre ville? Je la trouve chouette moi! » Bon timing pour leur expliquer que ces gens qui jour après jour, publient leur haine, leur négativisme, véhiculent de fausses informations, déversant leur fiel à grands coups de pianotage de clavier, le font souvent sans jamais apporter de solutions. Que si l’expression de son mécontentement de façon respectueuse est tout à fait légitime et même souhaitée, tomber la grossièreté et les insultes n’apporte non seulement rien au débat, mais contribue à perpétuer l’image d’une ville de « chialeux », coincée dans le passé, résistant à l’innovation.  Une ville qui n’a rien à voir avec la vision que la jeunesse s’en fait.

Quand j’entends les jeunes parler autour de moi, ils me dressent l’image d’un endroit où il fait bon vivre, où ils apprécient la proximité non seulement avec la nature, mais avec les gens, la vie de quartier, la diversité culturelle, leur école tout près de la maison, etc.

Et si pour avancer, on voyait nous aussi, Shawinigan avec des yeux d’enfants?