Pourquoi pas à Pointe-à-la-Mine?

Parce que la loi donne raison à Aviation Mauricie, l’Association des propriétaires du Chemin de la rivière dans le secteur Grand-Mère demandera au maire Michel Angers de servir de médiateur afin que le transporteur déménage temporairement ses activités du côté est, près de Pointe-à-la-Mine, en direction nord du village de Grandes-Piles.

C’est ce que l’un des deux propriétaires du chemin privé, Richard Lahaie, a confié à L’Hebdo lundi matin en entrevue téléphonique. «On ne peut pas empêcher le passage des autobus, explique-t-il. Éric Groleau est dans son droit et nous allons respecter la loi», soulignant par là que la menace d’injonction d’Anabelle Lacombe à leur endroit équivaudra à un coup d’épée dans l’eau.

Conseiller technique aux projets spéciaux chez Pratt & Whitney à Montréal – un fabricant… de moteurs d’avion – M. Lahaie déplore la vétusté de la loi mais reconnaît à la propriétaire d’Aviation Mauricie, Anabelle Lacombe, une connaissance exceptionnelle de la législation. En revanche, il questionne son éthique. «Tout ce qui l’intéresse, c’est la confrontation et à long terme, ça ne la servira pas», prédit-il.

En fait, l’Association se tourne désormais vers la sensibilisation pour faire valoir son opposition aux vols d’hydravion touristique dans son secteur. «On va sensibiliser les transporteurs d’autobus, les touristes, les grossistes en voyage à notre situation. De plus en plus, ces gens-là veulent traiter avec des fournisseurs qui ont un code d’éthique, ce qui n’est pas le cas d’Aviation Mauricie.»

Il compte dans les prochains jours communiquer avec l’Association des pilotes de brousse du Québec afin de l’informer de la situation à Shawinigan et sur le fait que selon lui, le comportement discutable d’Aviation Mauricie ne donne pas une bonne image à l’industrie. «Leur pire ennemi est dans leur propre camp.»

Même si la loi ne leur est d’aucun secours, Richard Lahaie a aussi communiqué avec Transports Canada qui a émis un permis à Anabelle Lacombe pour opérer à partir du quai situé sur le terrain d’Éric Groleau. Il croit que l’organisme fédéral n’avait pas toutes les informations en mains pour prendre une décision éclairée.

«La personne à qui j’ai parlé ne savait pas qu’il y avait une forte présence de plaisanciers et de baigneurs dans ce secteur. Ce sont des critères dont ils tiennent compte dans l’émission de permis.»

Parce qu’il croit que ces nouveaux éléments obligeront à une nouvelle analyse du dossier, Richard Lahaie croit qu’une solution mitoyenne pourrait être qu’Aviation Mauricie accepte temporairement de déplacer ses activités sur la rive est, près de Pointe-à-la-Mine où se trouve une halte routière provinciale en mesure d’accueillir des autocars et éloignée des habitations.

«L’Association va demander à Michel Angers de servir d’intermédiaire entre les parties», explique M. Lahaie. Rappelons que le maire de Shawinigan doit rencontrer les fonctionnaires de Transports Canada le mardi 21 juin.