Profession de foi envers le patrimoine

Elle qui a vu tomber plusieurs de ses joyaux patrimoniaux dans les dernières décennies – l’Auberge Grand-Mère étant la dernière mais non la moindre -, Shawinigan est devenue cette semaine la 6e ville-MRC seulement au Québec à adopter une politique du patrimoine.

Le berceau de l’industrie hydroélectrique québécoise vient rejoindre un groupe sélect composé de Montréal et Québec mais aussi Rivière-du-Loup, Victoriaville et la MRC des Maskoutains.

Le dévoilement de la politique a eu lieu dans le gymnase du Shawinigan High School, un édifice construit en 1926 et dont la valeur patrimoniale a été établie à Supérieure dans l’Inventaire du patrimoine bâti de Shawinigan.

La Politique du patrimoine de la ville de Shawinigan recense huit types de différents sur le territoire: industriel, urbain, paysager, naturel, religieux, historique et archivistique, agricole et humain.

Ce document engage en quelque sorte la Ville de Shawinigan dans ses actions futures dans la préservation et la mise en valeur de son patrimoine. La politique énumère cinq orientations que le plan d’action à venir devra tenir compte. Il s’agit de Privilégier la découverte et la connaissance de notre patrimoine local; Protéger et mettre en valeur notre patrimoine bâti; Protéger et mettre en valeur les témoins de notre mémoire collective; Soutenir une approche de développement durable; et Stimuler la cohésion entre tous les acteurs du domaine du patrimoine.

Tout en étant fier de cette politique, Michel Angers a tenu à préciser que le leadership en matière de patrimoine ne devait pas être exclusivement assumé par la ville. «Il faut aussi que les gens ou les entreprises privées qui possèdent des immeubles patrimoniaux y travaillent aussi.»

Le maire a tout de même dit que Ville de Shawinigan donnera l’exemple avec son projet de Centre d’entrepreneuriat qui sera localisé dans l’ancienne usine Wabasso, sur l’avenue de la Station. «Ça deviendra l’un des joyaux de Shawinigan en terme de restauration», a-t-il promis.

Chargée de projet pour cette politique et agente de développement culturel à la Corporation culturelle de Shawinigan, Violaine Héon a dit espérer pour sa part que ce document soit la pierre d’assise d’une plus grande participation citoyenne dans l’avenir. «C’est le solage de la maison», a renchérit Pierre-André Hamel, président du Comité consultatif en patrimoine.

La prochaine étape consistera à élaborer un plan d’action, c’est-à-dire une liste de mesures concrètes en ligne avec les orientations de la politique. Violaine Héon a souligné que le travail est déjà amorcé et qu’on peut s’attendre à un dévoilement au début 2012.