Projet de loi 10: le syndicat sur le pied d’alerte

SANTÉ. Le projet de loi 10 qui compte abolir les agences régionales de santé et le regroupement des CSSSS au sein des futurs centres intégrés de santé et services sociaux (CISSS) est dénoncé une fois de plus. Cette fois, c’est au tour du Syndicat des techniciens(nes) et Professionnels(les) du CSSS de l’énergie catégorie 4 de sonner l’alarme.

C’est que les répercussions de cette restructuration apportée par le ministre de la Santé Gaétan Barette préoccupent le comité exécutif. «Oui, nos gens sont à bout de souffle et on doit trouver des solutions pour pallier au manque, mais couper dans les postes de cadres et dans les services n’est pas la meilleure option», explique Nancy Pedneault, présidente du syndicat.

Comptant aborder les divers points en jeu dans ce projet de loi avec ses membres, le syndicat tenait mardi soir une assemblée générale spéciale afin de mandater le comité exécutif à poser des actions de mobilisation, dont ultimement, la possibilité d’aller en grève.

De façon générale, Mme Pedneault s’inquiète des coupures de postes prévues qui impliqueront des coupures de services (physiothérapie, aide aux aînés et à la clientèle de santé mentale), mais aussi de l’éloignement des services qui pourrait atteindre plusieurs centaines de kilomètres.

«Quand on souhaite centraliser et regrouper en un seul centre les 13 établissements chez nous qui représentent 132 bâtisses, ça n’augure pas bien. Cela équivaut à du déplacement pour les patients, mais aussi à de l’éloignement pour nos professionnels.»

La stabilité d’emploi préoccupe aussi puisqu’on prévoit déjà que le système hiérarchique favorise les anciens dans l’obtention de postes sur un plus large territoire tout comme on craint la tenue d’une liste de rappel unique.

Aussi, la présidente se questionne sur le sort d’un employé qui, pour une raison ou une autre, décide de changer de lieu de travail. «Si on possède un seul centre qui regroupe les services, l’employé devra-t-il carrément changer de région pour travailler?»

Nancy Pedneault et ses membres conçoivent bien que le modèle des établissements de santé doit être revu, mais pas de n’importe quelle façon. «Ce que je critique c’est l’imposition de cette formule. Nous n’avons pas été consultés sur l’application et, à ce que je sache, on est encore dans un état démocratique!», se désole-t-elle.

À noter qu’une manifestation publique est prévue pour dénoncer le projet de loi 10 ce vendredi du côté de Trois-Rivières en partance du parc Champlain vers le centre-ville.

Les coupes pour le CSSS de l’Énergie

38 090 heures en soins infirmiers

1 360 heures en chirurgie d’un jour

6 350 heures en urgence

1581 heures pour les troubles mentaux

5 772 heures pour l’ergothérapie

174 472$ à l’urgence

58 583 en médecine de jour

68 732$ en cliniques externes