Quand Camoplast voulait quitter Shawinigan

En présence des employés tous revêtus d’un t-shirt portant l’inscription L’aventure se poursuit à Shawinigan, l’inauguration vendredi dernier des nouveaux locaux de Camoplast Solideal dans le Technoparc a permis d’apprendre que le manufacturier est venu à un cheveu de quitter la ville dans les derniers mois.

Avec un carnet de commandes en progression, le fabricant de chenilles sur roues pour véhicules tout terrain a cogné l’hiver dernier à la porte de la Ville et du CLD Shawinigan pour trouver une alternative à son usine de la 6e rue dans le secteur Grand-Mère qui ne pouvait plus répondre à la demande.

Julien Michaud, vice-président Power Sports chez Camoplast Solideal, a révélé que les délais courts auxquels l’entreprise devait faire face ont forcé un temps la direction à envisager de déménager la production et la quarantaine d’emplois qui y est attachée à l’extérieur de Shawinigan. «Nous avons eu une rencontre déterminante en mai avec le maire qui a mis la table pour trouver des solutions», a confié M. Michaud.

Chaises musicales

Cette solution, on le sait maintenant, a passé par un jeu de chaises musicales entre trois entreprises shawiniganaises installées dans des immeubles appartenant à la Société de développement de Shawinigan (SDS).

En quittant le parc industriel de Grand-Mère pour se relocaliser dans de vastes locaux sur la 28e rue, à l’entrée du secteur Grand-Mère, Kongsberg a parti le bal en libérant des espaces qui ont été rapidement occupés par Nirvana Chauffe piscine. C’est dans l’immeuble laissé vacant par ce dernier, sur la rue Burrill, que Camoplast Solideal a finalement atterri au mois d’août, permettant ainsi de passer d’une surface de 17 000 à 34 000 pieds carrés. Dans les trois cas confie Luc Arvisais, dg du CLD, son organisme et la Ville ont joué un rôle majeur tout au long des processus de relocalisation.

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«J’aurais été extrêmement déçu de ne pas garder cette usine dans la région», a renchéri pour sa part Pierre Marcouiller, président et chef de direction de la multinationale qui compte 7600 employés de par le monde. L’homme d’affaires a ajouté que cette division shawiniganaise était «la plus efficace du groupe pour répondre aux besoins spécifiques des clients.»

Une invention shawiniganaise

Michel Angers a reconnu lui-même que les négociations n’ont pas toujours été faciles mais se sont déroulées dans un esprit d’ouverture. «Il a fallu s’organiser vite mais on voulait ce que les emplois reliés à cette invention (chenilles sur roues) qui a vu le jour à Saint-Gérard demeure à Shawinigan.»

La Ville de Shawinigan, par le biais de la SDS, a investi 175 000$ pour effectuer des travaux de reconfiguration dans les nouveaux espaces de Camoplast Solideal tandis que le CLD a attribué une subvention non remboursable de 50 000$ via son Fonds de soutien au développement. L’Agence de développement économique du Canada a quant à elle octroyé une contribution remboursable de 479 220$ qui a permis au manufacturier de doter la nouvelle bâtisse d’un système de ventilation adéquat, d’ajouter une chaîne de fabrication et d’acquérir de l’équipement destiné à la production de nouveaux produits.

Rappelons que c’est en 2006 que Camoplast procédait à l’acquisition de Tatoo, l’entreprise qui a été la toute première à commercialiser les chenilles sur roues pour véhicules tout terrain. Le produit a été développé en 1996 dans un garage à Saint-Gérard-des-Laurentides par Denis Boisvert et Bernard Jean. Encore aujourd’hui, même si le produit a été constamment amélioré et s’appelle désormais le ATV4S, nombreux sont les consommateurs à demander chez les concessionnaires des chenilles Tatoo.