Qui voulait du mal à Chuck?

ANIMAUX. Un autre épisode d’empoisonnement animal a eu lieu à Shawinigan au début du mois d’avril, mais cette fois-ci, le chien visé est mort.

Carole Lacoursière est inconsolable depuis le 10 avril dernier alors que Chuck, son aidant naturel qui l’accompagnait dans tous ses déplacements, a dû être euthanasié pour abréger ses souffrances.

Dix jours avant, en sortant de la maison dans le secteur Shawinigan-Sud, il a avalé le contenu d’un paquet traînant par terre au pied des escaliers. «J’ai trouvé ça bizarre et je lui ai immédiatement enlevé de la bouche, mais il en avait déjà mangé la moitié. C’était du poison à rat», raconte sa maîtresse.

Le boxer âgé de 8 ans a été apporté chez le vétérinaire qui lui a donné des médicaments pour le purger, mais le mal était fait. Un animal intoxiqué avec de la mort-aux-rats fera des hémorragies internes au moindre mouvement. «Il n’était plus capable de se lever à la fin mais il a eu la force de me donner un dernier bisou avant de mourir», raconte celle qui remercie sa nièce Marie-Ève de l’avoir accompagnée lors de l’euthanasie.

Cet événement n’est pas sans rappeler des cas d’empoisonnement survenus ces dernières semaines dans les sentiers pédestres au parc nature La Gabelle, à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, et au Parc de l’Île-Melville à Shawinigan. Cinq cas ont été répertoriés depuis le début de l’année, mais aucun n’avait jusqu’ici entraîné le décès des chiens victimes.

«Chuck, c’était un chien formidable et affectueux. Il se laissait flatter par tout le monde et il ne jappait jamais. Je me déplace en quadriporteur et il m’accompagnait tous les jours. C’était ma sécurité, mon équilibre mental et il veillait sur moi. On était fusionnel», poursuit difficilement Carole Lacoursière.

Elle est persuadée que la personne derrière ce geste ignoble n’habite pas dans le quartier immédiat. «Je demeure au coin de la 125e rue et de la 114e avenue. Tout le monde là-bas est gentil et la plupart ont des chiens. Ils connaissaient tous Chuck.»

Victime d’actes criminels dans le passé, Carole Lacoursière a développé un trouble de l’anxiété sévère. «C’était comme un chien Mira pour moi. Avec Chuck, je n’avais pas besoin de prendre de médicaments. Quand je me perdais l’équilibre en me levant, il venait s’installer à côté de moi pour que je m’appuie.»

Une plainte a été déposée à la Sûreté du Québec, mais la Shawiniganaise doute qu’il y ait suite. «C’est un psychopathe qui a fait ça. Moi, je suis une bonne personne et quelqu’un de tranquille», termine-t-elle en essuyant un sanglot.

Composant avec des moyens limités, Carole Lacoursière n’a pas les ressources financières pour se payer un nouveau chien. Si vous connaissez quelqu’un qui a un bon chien d’assistance à donner, vous pouvez communiquer avec elle par courriel à lacoursierecarole6@gmail.com.