«La récréation est terminée!» -Michel Angers

S’il y a bien un mot qui irrite le maire Michel Angers, c’est bien lorsqu’il entend… la Belgo.

À lire aussi: La Belgo… 10 ans plus tard

Recyclage Artic Beluga sous la loupe

Lors de la campagne électorale, Michel Angers a signifié que la réhabilitation du site de la Belgo se trouvait parmi ses priorités. «Cela fait trop longtemps que l’entrée de la ville ressemble à un quartier bombardé et ce n’est pas aux citoyens de payer pour cette situation. (…) Je peux vous assurer qu’au cours des quatre prochaines années, on va nettoyer ce site-là. Il y a beaucoup de monde dans ce dossier, et rien ne bouge. Assez c’est assez! Les délais arrivent à terme avec le ministère, et dès qu’ils seront échus, on se mettra au travail», avait-il déclaré.

En entrevue avec l’Hebdo, M. Angers est allé encore plus loin. «La fermeture de la Belgo a été un électrochoc pour notre communauté. Ce drame nous aura par contre permis de regarder la reconversion économique de la ville. Quand je suis arrivé à la mairie, il y avait plusieurs projets de développement économique qui tournaient autour de la Belgo. On n’était pas les maîtres d’œuvre comme ça appartient à une entreprise privée. Je voyais les équipements partir en me disant qu’on était loin de faire du développement économique. Il y avait des délais, et aucun n’a été respecté.»

«À partir du 1er janvier 2018, il y a des gens qui auront des réponses à nous donner.» – Michel Angers

Le maire poursuit en mentionnant qu’en novembre 2015, plusieurs choses devaient être faites par Recyclage Artic Beluga (RAB) comme des dalles enlevées, la revégétalisation de la rivière, et le mur le long de la route enlevée. «Je me demande pourquoi, quand c’est une municipalité qui est en faute, le ministère débarque tout de suite et on reçoit des amendes, mais quand c’est une entreprise privée, ce n’est pas la même chose? L’avenir m’inquiète un peu, dans le sens que l’entreprise privée a fait tout ce qu’il fallait pour faire de l’argent, et se trouve aujourd’hui à ne plus faire grand-chose.»

Pour le maire, le bâtiment toujours visible est une chose, et ce qui reste sur le site c’est autre chose.  «Toutes les pierres empilées, les dalles qui n’ont pas été enlevées, la décontamination qui n’a pas été faite, il est question de la route avec le bâtiment qui reste, mais il y a beaucoup d’autres choses à faire. Aujourd’hui il y a plein de façons de faire tenir une route. Le ministère des Transports fera sa part sur ce point, mais il ne faut pas détourner le fait que le site aurait dû être complètement restauré.»

«À partir du 1er janvier 2018, il y a des gens qui auront des réponses à nous donner. J’ai déjà rencontré le ministre de l’Environnent M. Heurtel pour lui dire que la situation est inacceptable. Il n’y a rien qui s’est fait. On s’est occupé de nos affaires, mais la récréation est terminée. Au cours des quatre prochaines années, on va nettoyer cette entrée de la ville. C’est une entrée magnifique, où on voit Cité de l’énergie d’en haut de la côte. C’est anormal qu’on se retrouve au point mort après 10 ans.»

Quelles seront les actions?

M. Angers affirme qu’il débarquera au ministère de l’Environnement en janvier. «On positionnés administrativement, et on est prêt pour le combat. Le contentieux de la Ville et nos avocats sont prêts. Je sais qu’il existe des enquêtes en cours au ministère de l’Environnement, et on devra rendre des comptes et donner les informations. Et surtout, qui va payer? Le principe au Québec est simple, c’est le pollueur payeur. Et ce ne sont pas les Shawiniganais qui ont pollué, ni la Ville, ni le maire, ni le conseil municipal. Je sais même qu’il y a du matériel lors des travaux de l’avenue de la Station qui a été acheminé sur ce site-là, et c’est illégal.»

La Ville a toujours accepté le permis de démolition, elle a donné des amendes à RAC pour le non-respect des conditions du plan de réhabilitation. «On a donné des chances, mais assez c’est assez! Le gouvernement devra appliquer ses lois pour s’assurer que ce site soit nettoyé et décontaminé.»