Rencontre annulée entre la Ville et ses pompiers
NÉGOCIATIONS. Une rencontre du comité paritaire Santé et sécurité au travail (SST) devant avoir lieu ce mercredi matin entre la Ville de Shawinigan et l’Association des pompiers et pompières de Shawinigan (APPS) a été annulée à quelques heures de préavis par l’employeur.
Prévu pour 8h, le rendez-vous a été annulé la veille à 20h dans un message envoyé au syndicat mentionnant que «la rencontre du comité SST est annulée. L’employeur considère qu’il n’est plus pertinent de traiter ce dossier via cette instance pour le moment.»
Dans un communiqué diffusé en matinée mercredi, l’APPS dit déplorer «grandement cette attitude et ce retrait de la ville face à une situation d’une importance capitale pour la sécurité de ses pompiers et pour la qualité de service envers ses citoyens.»
Rappelons qu’à la suite de deux plaintes logées en décembre 2018 par le syndicat, la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail) avait rédigé un rapport en février faisant état de douze dérogations auxquelles la direction du Service sécurité incendie (SSI) devait trouver des solutions. Pour y arriver, la CNESST avait demandé la création d’un comité paritaire pour traiter ces dérogations. C’est la rencontre de ce comité de travail qui a été annulée ce mercredi matin.
La première plainte du syndicat concerne le manque d’habit de combats de réserves des pompiers tandis que la seconde réfère à un incendie survenu en novembre 2018 «où la vie des pompiers a été mis en danger suite à une décision du capitaine-cadre en devoir et de l’omission du chef de garde de se présenter sur les lieux de l’incendie qui a nécessité une 3e alarme.»
L’APPS dit avoir proposé plusieurs suggestions et solutions à coûts nuls mais qu’elles ont toutes été écartées par la direction. La Ville aurait également demandé à ce que le président du syndicat, Benoit Ferland, soit exclu du comité paritaire.
Création d’une équipe de sauvetage
Dans un rapport de la CNESST publié le 24 avril faisant état des progrès réalisés à propos des 12 dérogations, l’inspecteur Vincent Ouellette constate que les discussions entourant 5 d’entre elles sont en cours et quant aux 7 autres, elles n’ont pas encore débuté. Un nouveau délai fixé au 31 mai prochain a été inscrit pour trouver des solutions pour 11 des douze dérogations. Pour la dernière, la CNESST donne jusqu’au 2 juillet au comité paritaire pour en arriver à une proposition.
Élément intéressant du rapport, l’inspecteur Ouellette écrit «j’ajoute un élément incontournable pour les dérogations en cours, c’est-à-dire l’établissement d’une équipe de sauvetage.» Établissant un rapprochement avec un incendie survenu en 2008 à Varennes au cours duquel un pompier avait perdu la vie, l’inspecteur de la CNESST écrit «Je rappelle à l’employeur qu’aucune intervention dans un bâtiment lors d’un feu de structure ne doit se faire sans qu’une équipe de sauvetage ne soit prête à intervenir alors que des pompiers se trouvent à l’intérieur de ce bâtiment.»
Négociations de la convention
C’est dans ce contexte tendu entourant la gestion des deux plaintes du syndicat que se déroulent les négociations entourant le renouvellement de la convention collective des pompiers échue depuis le 31 décembre 2016. L’APPS souligne que la Ville a déposé le 15 avril dernier une quinzaine de demandes normatives «qui n’aident en rien à l’avancement du dossier et à l’amélioration de la gestion du service incendie.»
Le syndicat qualifie de «manque flagrant de respect» l’attitude de la Ville pour sa décision de ne déposer ses demandes monétaires qu’à l’automne prochain; dans son refus de modifier le taux horaire des pompiers à temps partiel; et dans les négociations entourant le fonds de pension qui sera soumis à l’arbitrage.