«Reste en contrôle, t’as ce qu’il faut!»

TOXICOMANIE. Annie (nom fictif) ne se sent pas bien. Elle vient au centre pour se changer les idées. Pas de jasette, juste l’envie de prendre son repas en silence, briser sa solitude et chasser cette envie de se pendre qui l’habite. Ce fait vécu est un exemple parmi tant d’autres qui témoigne de la raison d’être du Centre Adrienne Roy de Shawinigan, un organisme qui vient en aide aux alcooliques et aux toxicomanes.

Véritable refuge, le Centre Adrienne-Roy situé sur la rue Lavergne fournit des ressources à la clientèle dépendante des environs. Du traitement en thérapie à l’aide à l’emploi, divers volets de la reconstruction sont mis en place pour donner «un souffle nouveau» à ceux qui décident de se prendre en main.

Reprendre le contrôle de sa vie: c’est possible

«Reste en contrôle, t’as ce qu’il faut!», voilà le slogan de la Semaine de prévention de la toxicomanie, mais il s’agit aussi d’une phrase que les intervenants du centre ont prononcé plus d’une fois en un demi-siècle d’existence.

Ouvert depuis 1958, le Centre Adrienne-Roy a vécu des transformations au fil des ans, mais a toujours conservé cette même mission qui est de permettre à sa clientèle d’arrêter sa consommation et de reprendre une vie équilibrée.

«Des changements il y en a eu. Côté structure, on compte maintenant beaucoup plus d’organismes d’aide en région. À notre ouverture, on était l’un des seuls établissements dans le genre à desservir ce type de clientèle», relève Hélène Bélanger, directrice générale.

«Aussi, la consommation s’est transformée. On observe maintenant plus de dépendance à la cocaïne et aux métamphétamines (des drogues moins dispendieuses) qu’à l’alcool, par exemple», poursuit-elle. Chose certaine, l’aire sociale qui permet de se divertir et de discuter en groupe est un bon remplacement à la consommation.

Règle générale, Mme Bélanger parle des dépendances comme étant souvent déclenchée par le facteur du stress. «Avec mon équipe en soins infirmiers, thérapie et employabilité, on travaille à fournir un équilibre dans la vie de la personne. Ce qui est intéressant c’est que chacun est libre de venir au centre quand il le désire et gratuitement!», ajoute-t-elle.

Des ravages qui peuvent être freinés

Si Shawinigan a connu son lot de fermetures d’usines dans les dernières années, la directrice générale consent que ce genre de bouleversements affecte les ex-travailleurs sur le plan émotif. «Le cercle de dépendance peut s’enclencher après ce genre d’annonce et mes intervenants le remarquent, oui. Quand tu as un penchant pour la boisson et que tu n’as pas d’emploi, ce n’est rien pour aider… La situation se répercute souvent ensuite sur la vie de couple et la vie familiale de la personne».

En effet, les proches d’une personne toxicomane ont également un rôle à jouer dans son rétablissement. «On reçoit ici des personnes dépendantes, mais aussi des proches qui s’inquiètent et qui viennent nous voir pour tâter le terrain et obtenir des conseils», souligne Mme Bélanger. À ceux qui hésiteraient toujours à venir consulter, le centre suggère d’oser. «Vous en valez la peine! Ici, il n’y a pas de jugement, juste un accueil chaleureux!»

Activités à l’horaire au Centre du 16 au 20 novembre

Lundi 17 novembre: Journée Portes Ouvertes (accueil, informations, visite des lieux, rencontre avec l’équipe, etc.)

Mardi 18 novembre: Atelier et Exercices (Marche guidée de 15 minutes et Agir sur son corps pour gérer son stress)

Mercredi 19 novembre: Atelier «Savoir si je suis stressé»

Jeudi, 20 novembre: Atelier «Emploi et Stress»

À noter qu’Adrienne Roy est une dame ayant œuvré pendant plus de 20 ans auprès de la clientèle et comme membre actif du conseil d’administration. Le Centre porte fièrement son nom pour honorer sa mémoire et son travail sociale et humanitaire.