Saint-Jean-des-Piles crie à l’aide

Un mouvement s’organise à Saint-Jean-des-Piles en vue de contester massivement le nouveau rôle d’évaluation de la Ville de Shawinigan qui a fait bondir la valeur des propriétés de ce secteur de 42,6% en moyenne.

Mené par René Villemure, le regroupement de citoyens déposera ce soir (lundi 8 mars) à l’Hôtel de ville une pétition de près de 300 signatures afin de sensibiliser le conseil municipal à cette situation qui a des conséquences désastreuses chez certains propriétaires. Plusieurs d’entre eux sont des personnes âgées qui demeurent dans leur maison depuis 30, 40 et 50 ans, à une époque où habiter près de la rivière Saint-Maurice était accessible et en même temps peu populaire compte tenu du flottage du bois qui empêchait toute navigation.

La disparition des pitounes sur le cours d’eau il y a une dizaine d’années a eu un effet remarquable sur la construction de propriétés sur les rives. Des résidences de luxe bien souvent qui ont eu un effet dopant sur la valeur des propriétés déjà en place bien plus modestes.

Alors que la moyenne des augmentations variait entre 25,4% (Grand-Mère) et 28,2% (Saint-Georges) dans les différents secteurs de la Ville, elle a atteint plus de 42% à Saint-Jean-des-Piles. Même si le taux de taxes a diminué de 17,2% lors du dernier budget afin de tenir compte de cette explosion de la valeur foncière – il est passé de 1,4795$ du 100$ d’évaluation à 1,2247$ – l’état de compte pour l’année 2010 distribué en janvier dans les résidences comportait des hausses allant jusqu’à près de 2000$ par année pour certains citoyens.

Lors du dépôt du nouveau rôle d’évaluation en novembre dernier, la directrice des Services financiers, Sylvie Lavoie, avait déclaré que «le marché immobilier réagit très fort à tout ce qui se trouve au bord de l’eau. Toutes les propriétés en bordure des lacs et de la rivière connaissent une augmentation de leur valeur foncière.»

Une solution politique et non légale

Une aberration pour René Villemure qui a fait circuler ces dernières semaines une pétition dans l’ex-village de Saint-Jean-des-Piles, mais également dans le secteur Grand-Mère, auprès des résidents du chemin Lavergne, de la 50e avenue, de la Pointe-à-Comeau et du Chemin-de-la-Rivière. La réponse a été au-delà des espérances de l’instigateur qui demande donc à la Ville de «mettre en place une solution acceptable pour la ville et les citoyens concernés».

Prenant exemple de ce qui se serait fait ailleurs dans des situations semblables, dans les régions des Laurentides et de Charlevoix par exemple, les signataires demandent à la Ville d’étaler l’augmentation sur une période allant de 3 ou 4 ans. Autre solution proposée: l’imposition d’un statu quo dans la valeur des propriétés visées jusqu’à ce que le propriétaire la vende; la Ville pourrait alors récupérer de manière rétroactive les taxes non perçues.

René Villemure balaie du revers de la main les arguments entendus comme quoi la spectaculaire hausse de la valeur des résidences en question est une bonne nouvelle en soi pour les propriétaires concernés. «Nous souhaitons finir nos jours dans nos maisons en ayant la capacité de rencontrer un taux de taxation raisonnable et non pas en subissant les hausses continuelles et nettement excessives d’un rôle d’évaluation triennal», est-il mentionné dans la lettre qui sera remise aux élus lundi soir.

Le résident de Saint-Jean-des-Piles rappelle de plus que la hausse de la valeur des propriétés aura un impact non négligeable sur le compte de taxes scolaires que la Commission scolaire de l’Énergie distribuera un peu plus tard au courant de l’année.

Rappelons que les citoyens peuvent demander une revision de la valeur de leur propriété en remplissant un formulaire à l’hôtel de ville d’ici le 30 avril. Le mouvement d’opposition mis sur pied par René Villemure veut cependant une solution politique et non légale au cas de Saint-Jean-des-Piles et des quartiers périphériques.