Shawinigan a-t-elle le sens de l’humour?
HUMOUR. Shawinigan entend-elle à rire? Il semblerait que certains citoyens de la Ville n’aient pas été friands des flèches envoyées par Sugar Sammy sur le plateau de l’émission En mode Salvail le 11 novembre dernier. L’humoriste a écorché Shawinigan à plusieurs reprises lors de son intervention, mais ces blagues identitaires n’ont pas semblé plaire à tous.
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«Qui appelle son agent de voyage pour lui dire: je veux aller à Shawinigan?», a d’abord lancé l’humoriste à l’animateur Éric Salvail. Il était alors question des nombreux déplacements de l’humoriste dans le cadre de sa tournée de la province.
Sugar Sammy a répondu en indiquant que plusieurs villes où il est passé n’auraient pas retenu son attention, outre sa tournée de spectacles. Il en est donc allé d’exemples et c’est là que la Ville de l’énergie est devenue son bouc émissaire.
«Shawinigan est l’endroit où les rêves vont pour mourir.» «Sérieusement, j’suis allée là un samedi soir. Dans le centre-ville, y’avait quatre vieux pis du foin. Pis des animaux, parce qu’ils savaient que ça allait devenir de la viande bientôt!» (Rires sur le plateau) «C’est tellement vieux à Shawinigan, que leur équipe de hockey s’appelle les Cataractes!», poursuit Sugar Sammy sous l’évident plaisir de l’animateur.
Boutade ou méchanceté gratuite?
Si ces pointes adressées à Shawinigan ont fait rire ou s’esclaffer de nombreuses personnes, dont des Shawiniganais, plusieurs se sont toutefois montrés ouvertement vexés d’être la cible de pareilles railleries. Il faut dire que les préjugés sont tenaces pour cette ville de la Mauricie.
Selon Valérie Lalbin, directrice générale de l’Office de tourisme, foire et congrès de Shawinigan, il faut nuancer le discours de l’humoriste. Si elle convient que le style de Sugar Sammy en est un d’humour noir et grinçant, elle estime qu’il franchit cependant une limite en attaquant Shawinigan et ses bâtisseurs.
«Faire des blagues sur la Ville dans le cadre de son spectacle, ça passe mais quand il dit que Shawinigan c’est l’endroit où vont les rêves pour mourir…vraiment?», réagit Mme Lalbin. Elle indique que des rayonnements comme celui du pub Le Trou du Diable, «un rêve fou au départ», ou la notoriété du parc national ont des échos au-delà même du pays.
«Quand il parle que personne ne demande à venir visiter Shawinigan, là aussi il se trompe!», estime la directrice générale qui reçoit souvent des demandes pour venir découvrir ce joyau de la Mauricie. Entre humour et méchanceté gratuite, la ligne est parfois mince.
Des Shawiniganais, dont l’école de musique Les Maëtros, y a même été d’une réplique par le biais de vidéos et de commentaires sur le mur de l’humoriste. Le principe? Adresser des mots gentils à Sugar Sammy pour contrebalancer ses flèches à l’endroit de Shawinigan et l’inviter à venir visiter la ville «s’il en a le courage!»
Approché par l’Hebdo, Sugar Sammy n’a pas répondu à notre demande d’entrevue. Son attachée de presse Geneviève Lavigne a soutenu qu’il préfèrait ne rien répondre aux réactions du public pour l’instant. «Sugar Sammy se moque de beaucoup de villes dans ses spectacles et ça a adonné qu’il a parlé de Shawinigan, il n’y a rien de plus à dire. C’était pour rire», a-t-elle mentionné.