Soins à domicile: des besoins criants dans la région

POLITIQUE. Les députés Donald Martel et François Paradis dénoncent la situation de milliers de personnes qui ne reçoivent pas les soins à domicile auxquels ils ont droit.

De passage à l’Auberge Godefroy, le porte-parole de la CAQ en matière de santé et de services sociaux a rendu public une première compilation pour connaître le nombre de personnes en attente de soins à domicile.

Une donnée qui n’existait pas avant que la Coalition Avenir Québec s’en mêle et mène son enquête, fasse des demandes d’accès à l’Information après que la Protectrice du citoyen ait constaté que le gouvernement ne connaissant pas les besoins en la matière.

Selon les chiffrent avancées par la CAQ, ce serait d’ailleurs dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec que les besoins seraient les plus criants, avec 9% des quelques 16 500 personnes en attente de recevoir des services à domicile pour la première fois. Avec 1485 personnes en attente, la région se situe en effet dans le bas du classement en proportion de la population.

Les délais d’attente moyens pour des besoins particuliers tels que des soins infirmiers, d’ergothérapie est de 122 jours, tandis que pour des services soutien (en soins infirmiers, à l’alimentation, on parle de 53 jours. «Ce sont des délais qui sont déraisonnables», lance François Paradis.

Des promesses brisées

Le député de Nicolet-Bécancour a pour sa part rappelé que le Parti libéral s’était engagé à investir 750 millions $ sur cinq ans dans les soins à domicile, soit 150 millions $ par année. Or, dans le budget déposé ce printemps, ce sont 60 millions $ qui ont été annoncés dans ce secteur. «Ça se fait au détriment des personnes qui ont réellement besoin d’aide».

Les députés étaient ainsi venus prêter main-forte à Karine Guillemette et Steve Leblanc, des regroupements d’organismes de personnes handicapées du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Ceux-ci rappellent que les services de maintien à domicile sont fondamentaux pour permettre aux personnes handicapées de jouer leur rôle de citoyens à part entière en demeurant chez elle.

De plus, ils font valoir qu’une offre de services adéquate permet au gouvernement de faire des économies substantielles, puisque les services donnés dans un établissement public du réseau de la santé et des services sociaux coûtent beaucoup plus cher. «On s’enrichit collectivement avec des services de maintien à domicile», a insisté François Paradis.

Parmi les solutions à envisager pour récupérer les 150 millions $ nécessaires, le porte-parole de la CAQ en matière de santé et de services sociaux propose de mettre fin à l’incorporation des médecins.

«Les médecins ont reçu des augmentations salariales majeures au cours des huit dernières années. C’est 3 milliards de plus. Ils ont vu leur salaire net augmenté de 72%. Le rattrapage a été fait, indique-t-il. Il y a la moitié des médecins qui sont incorporés et l’autre moitié qui ne le sont pas. Si l’on travaille à la désincorporation, on vient d’aller chercher 150 millions sur les deux paliers annuellement. Le manque à gagner, on peut aller récupérer là».