Solidaires pour la mémoire de Cédrika

RASSEMBLEMENT. Ils étaient plus d’une centaine de personnes venues de Trois-Rivières ou Shawinigan, même Sherbrooke ou Sorel pour faire part de leur solidarité envers la mémoire de la petite Cédrika Provencher et sa famille samedi après-midi dans le cadre d’une vigile au Parc Chapais de Trois-Rivières.

Les bougies allumées étaient autant de pensées tournées vers la petite rouquine. Ses ossements ont été trouvés une semaine plus tôt non loin de là, dans un boisé de Saint-Maurice par des chasseurs.

Les organisatrices de la vigile Chantal Béland et Claire Lefebvre ont lancé l’invitation à la population afin que la petite fille disparue demeure dans la mémoire collective. L’idée selon elles est que les gens s’approprient à leur façon cette rencontre.

Même son de cloche pour la grand-mère de Cédrika, Louise Provencher. «Je suis très émue de la présence de tous ces gens. Je ne sais pas quoi dire, il faut aller les voir eux…», a simplement affirmé la dame après que le chant Il faut un ange dans le paradis ait été interprété par un duo de fortune.

«C’est important afin de soutenir la famille. Je n’étais pas député à l’époque, mais je me souviens encore de la disparition de Cédrika, car mon fils avait alors le même âge. Il y avait alors un mouvement de solidarité qui se poursuit encore, mais aussi d’inquiétude, voire de paranoïa. Je me rappelle avoir revu des consignes avec mes enfants concernant les voitures d’étrangers et les parcs», a indiqué le ministre régional Jean-Denis Girard.

L’ex-conseillère Johanne Lefebvre, accompagnée de son conjoint, se souvient-elle aussi du début de l’affaire Cédrika, elle qui habite à deux rues du Parc Chapais.

«Je n’en revenais pas qu’on parle d’un enfant d’ici. J’ai participé aux recherches dès les premiers jours et c’est encore important pour moi d’être présente. On n’oublie pas… Le cœur de mère cherche toujours, il observe alentour. Avec ce qu’on sait maintenant, c’est une autre étape qui débute pour la famille», a-t-elle indiqué.

L’histoire d’une petite fille, mais aussi de toute une province

Un couple de Sherbrooke n’avait pas hésité également à prendre la route pour le rassemblement. «On est venu pour rendre hommage à Cédrika. Ça nous a touché personnellement et tout le Québec. C’est l’histoire cruelle de l’innocence d’un enfant qui s’amuse, qui veut aider, puis qui disparaît. C’est triste… », laisse tomber Stéphane, père de neuf enfants.

«On n’ose pas s’imaginer la douleur des parents. C’est pour la famille qu’on est ici et pour lui rendre un dernier hommage», ajoute sa conjointe Édith.

Ailleurs, Nathalie, Caroline et Kim, un trio de Sorel, avaient fait le trajet pour venir offrir leur soutien à la famille de Cédrika et se recueillir. Lampions à la main, les femmes se sont dites sensibles à la cause. «On est ici parce qu’on a des enfants, tout simplement. Ça nous touche beaucoup depuis le début de sa disparition et on a fait le chemin expressément pour la vigile!»

Le mouvement Scouts répond présent

Le mouvement Scout était aussi sur place pour témoigner son appui. «On est près d’une trentaine de Scouts, mais spirituellement et en pensées, on est près de 100. On est derrière Cédrika depuis le début et on continuera d’être présent pour la famille», a mentionné Yannick Laliberté-Caron, commissaire du district de la Rivière.

«L’affaire Cédrika a teinté la vie de tout le monde, les Scouts également. On aborde maintenant la prévention différemment. On est dans le très concret puisque Cédrika était une exploratrice», ajoute-t-il.