Sols contaminés: Shawinigan servira de laboratoire

ENVIRONNEMENT. Le CNETE (Centre national en électrochimie et en technologie environnementales) s’associe avec une entreprise belge pour tester une nouvelle technologie de décontamination des sols à Shawinigan.

Sa directrice générale, Nancy Déziel, était à Bruxelles il y a quelques jours pour signer une entente avec Haemers Technologies. Ce dernier a développé une technique de décontamination des sols qui révolutionne l’industrie.

Traditionnellement, les sols pollués sont excavés puis transportés dans des sites d’enfouissement spécialisés comme celui d’Horizon Environnement, à Grandes-Piles, par exemple. Ou bien, ils sont blindés d’une couche d’un mètre de matière propre comme c’est le cas des terrains de la Carbure à Shawinigan, sur le bord du Saint-Maurice. Dans les deux cas, le problème n’est pas réglé, mais seulement déplacé ou recouvert.

La technologie de désorption thermique développée par Haemers Technologies consiste en un réacteur qui injecte, à l’aide de sondes, de la chaleur dans un sol contaminé afin d’en extraire par volatilisation les polluants. Ces gaz sont ensuite capturés via une autre canalisation sous-terraine qui agit comme une cheminée. Parfois, certains gaz seront réutilisés, dans le cas de produits pétroliers par exemple, pour faire fonctionner le système de combustion.

Dans certains types de sol qui ne se prête pas à la méthode in situ, il y aura excavation et le même principe de désorption thermique sera employé, ce qu’on appelle la méthode ex situ. La matière traitée est ensuite remise en terre.

Le principe de désorption thermique consiste à injecter de la chaleur dans le sol pour transformer les polluants en gaz. Cette vapeur sera ensuite captée par une autre canalisation qui agit comme une cheminée.

Avec ses 170 sites contaminés, la Ville de Shawinigan représente un terrain de jeu privilégié pour mener ce projet pilote explique Nancy Déziel, également conseillère municipale.

Le terrain qui fera l’objet de l’expérimentation n’est pas encore déterminé poursuit-elle. Lorsqu’il le sera, Haemers Technologies sera chargé d’analyser les composantes du sol pollué et de proposer les solutions et coûts qui seront associés à la décontamination. Le CNETE quant à lui analysera les gaz et effluents générés durant les opérations et produira les résultats du projet.

Les prochaines étapes consisteront à trouver des partenaires locaux, comme des propriétaires de terrains contaminés, qui voudraient s’associer au projet pilote. Des demandes d’aide financière seront également acheminées aux divers paliers de gouvernement.

Si la technologie est déjà éprouvée en Europe avec succès, sa reproduction dans un climat nordique comme le Québec demeure encore à démontrer conclut Nancy Déziel.