Souhaitons-nous vraiment être en santé?

CHRONIQUE.La chronique de cette semaine est présentée par le Dr Sébastien Burelle. Originaire de Mont-St-Hilaire, Sébastien Burelle a fait ses études à l’Université de Montréal, avant de faire deux ans de résidence à Shawinigan. Il a d’ailleurs fait partie de la toute première cohorte de résidents de l’unité de médecine familiale de Shawinigan. Médecin de famille depuis 2009, Dr Burelle travaille à la Clinique médicale St-Marc ainsi qu’au Centre hospitalier du Centre-de-la-Mauricie.

Bien peu de gens me demandent «Docteur, comment faire pour être en santé ou en meilleure santé?». La réponse étant généralement simple et bien connue de tous: manger et boire sainement, être actif et bien gérer son stress. Et pourtant, bien peu de gens arrivent à maintenir ces trois ingrédients de façon assidue. Il m’arrive de philosopher sur ce paradoxe étrange… Et si la santé n’était pas un objectif si désirable finalement?

Vrai, la maladie survient parfois chez n’importe qui et n’importe quand et sans qu’on ait pu la prévenir, mais 80% des consultations médicales se font pour des maladies chroniques qui auraient pu être évitées par des changements d’habitudes de vie. Pourquoi n’arrivons-nous pas à les prévenir ?

L’être humain, un être logique, opportuniste et calculateur, s’arrange habituellement pour obtenir ce qu’il désire, dans la mesure où ses désirs sont relativement accessibles. L’offre d’aliments sains, d’activités physiques et d’outils de gestion de stress est pourtant plus qu’accessible en 2015. Nous pourrions donc avancer que lorsque celui-ci ne change pas un comportement, c’est parce qu’il n’y voit pas suffisamment d’avantages par rapport à ne rien faire. Se pourrait-il alors qu’il y ait des avantages à ne pas être plus en santé?

À tout le moins, c’est une excellente raison de ne pas accomplir ses rêves, de ne rien risquer, de ne pas changer d’emploi, etc. C’est toujours pratique d’avoir une «bonne» raison! Aussi, réussir à changer pour le mieux, c’est se rendre compte que pendant toutes ces années nous avions tort de nous plaindre que c’était si difficile, que nous en étions incapable, et l’être humain déteste avoir tort. Changer pour le mieux, c’est souvent aussi prendre la responsabilité de notre devenir et, parfois, il est plus commode de ne pas se sentir trop responsable… Ça mérite réflexion.

Assez de philosophie, J’aimerais vous lancer un défi: laissons les excuses de côté et reprenons ensemble les rênes de notre santé. Je m’efforcerai de vous donner quelques trucs pour y parvenir. Ça vous dit?