Un terrain plus contaminé que prévu
AFFAIRES MUNICIPALES. En raison de deux directives de changement du contrat de réhabilitation environnementale sur la 9e Rue de la Pointe, la décontamination du terrain sur lequel la résidence pour personnes âgées du Groupe Château Bellevue sera construite passe de 608 541$ à 1 354 958$. Le maire de Shawinigan Michel Angers digère très mal cette facture additionnelle.
C’est l’entreprise Roche Groupe-Conseil qui est devenue Norda Stelo qui avait obtenu le contrat en 2015 pour procéder à des études environnementales sur trois sites différents pour un montant de 192 774$.
Il faut aussi savoir que la Ville de Shawinigan avait acquis ce terrain en 1986 qui appartenait à Placements Jean-Guy Roy pour un montant de 100 000$.
«Quand on paye une firme professionnelle, on s’attend à avoir un service de qualité» -Michel Angers
«Quand il y a des directives de changements à un contrat accordé, je veux toujours m’assurer que les coûts supplémentaires soient justifiés avec une situation qu’on ne pouvait prévoir. Par exemple, pour le projet des usines d’eau potable, il y avait des exigences supplémentaires du ministère de l’Environnement. Même si je n’aime pas ça, c’était justifié par le ministère. Quand on paye une firme pour faire une évaluation de la contamination d’un terrain, je m’attends à avoir toutes les données de contamination, et aussi pour la profondeur. En plus, on savait à l’avance que c’était pour bâtir une résidence avec un stationnement intérieur souterrain à deux étages», fustige le maire Michel Angers.
Lors de l’excavation pour les travaux, Entreprises G.N.P. a trouvé une contamination plus profonde qu’anticipée ajoute le maire Angers. «Le rapport disait que la contamination n’était que de quelques mètres avant de tomber sur la terre naturelle. Il y a aussi eu des études plus récentes qu’en 2015. L’entreprise creuse une première fois, et elle trouve une contamination dans le sol en argile, puis elle a continué à creuser, et elle en trouve encore, pour moi c’est inacceptable!»
Le premier magistrat indique que pour un tel projet, il est important de connaître les coûts le plus précis que possible pour connaître le retour sur l’investissement. «On passe d’un contrat de 400 000 à 1,3 M$, ça ne marche pas du tout.»
La Ville regardera la possibilité de demander une nouvelle demande de subvention au programme ClimatSol et regardera les recours possibles à l’endroit de la compagnie. «Ce n’est pas tant pour notre retour sur l’investissement que par principe. Quand on paye une firme professionnelle, on s’attend à avoir un service de qualité. Je n’étais pas content et même fâché de cette situation.»
L’achat par la municipalité
Le maire Angers se questionne également sur la raison de l’achat du terrain par la Ville en 1986 alors que les intervenants municipaux le savaient contaminé. «Est-ce qu’il y avait eu des vérifications au préalable? Je n’accuse personne, mais on a payé un terrain contaminé 100 00$ à l’époque, et aujourd’hui il nous en coûte 1,3 M$ à décontaminer. C’est une mauvaise surprise que je n’apprécie pas particulièrement. Quand on connaît ces éléments à l’avance, c’est très différent lors d’une négociation.»
D’autres projets sur des terrains contaminés
D’autres projets sont prévus prochainement sur des terrains contaminés. On peut penser au Canac qui sera érigé sur les anciens terrains de Rio Tinto Alcan (RTA) et la future marina du secteur Grand-Mère sur les terrains de l’ancienne usine Laurentide.
Est-ce que des mauvaises surprises pourraient aussi apparaître à ces deux endroits? «Pour le terrain qui appartenait à RTA, l’entreprise qui a démoli les structures connaissait l’aluminerie. Ç’a été excavé et de la terre a été remise par-dessus. On est certain et convaincu que ç’a été décontaminé dans les règles de l’art. RTA ne niaise pas avec ça», explique Michel Angers.
«Pour ce qui est de la marina, quand Produits forestiers Résolu (PFR) a fait l’étude de caractérisation pour évaluer le niveau de contamination, il y a du carottage qui s’est fait du côté du stationnement de la future marina. Il y avait un taux faible de contamination, étant donné que c’était la cour à bois qui était à cet endroit. Comme on passe d’une vocation industrielle à une vocation récréotouristique, il y a des analyses supplémentaires qui sont faites pour nous assurer de ce qu’il y a en dessous. Il n’y aura pas une excavation profonde qui sera faite à cet endroit, outre la mise en place du réseau d’égout. Et dans le budget total de 14 M$, il y a des montants qui sont prévus s’il y a des éléments de contamination. On n’est pas inquiet, mais on a les ressources nécessaires pour pouvoir le faire», conclut M. Angers.