Terres publiques: le «camping déguisé en villégiature» dénoncé
VILLÉGIATURE. Les villégiateurs détenteurs d’un bail sur les terres publique sont soumis à des règles strictes, mais ils constatent que les utilisateurs de roulottes contournent ces mêmes règles «par manque d’encadrement». Ils souhaitent mettre fin à ce qu’ils qualifient de «camping déguisé en villégiature» sur les territoires non organisés, tout comme l’ont entrepris les zones d’exploitations contrôlées (ZECs).
«Le villégiateur locataire qui a construit son camp ou son chalet est entre autres obligé de payer des taxes foncières, des taxes scolaires, de payer pour des équipements de traitement de ses eaux usées et de payer pour un bail de location annuel dont le prix augmente d’année en année, surtout ces années-ci», souligne le président pour la région Centre-Sud, M. Gilles Levac.
Le Regroupement des locataires des terres publiques dénonce entre autres que les règles spécifiques au camping, en-dehors des ZECs varient d’une MRC à l’autre et ne sont généralement pas appliquées. «Résultat: une multitude de roulottes plus ou moins mobiles y sont installées depuis longtemps, souvent entourées d’installations fixes, la plupart du temps au mépris des normes environnementales», poursuit M. Levac.
«Il est grand temps que le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, M. Pierre Arcand du Parti libéral, travaille de près avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et avec les MRC pour mettre fin à cette loi de la jungle pour les roulottes hors des ZECs. L’injustice est flagrante et la grogne monte chez les villégiateurs détenteurs de bail», estime pour sa part le président du Regroupement des locataires des terres publiques du Québec, Michel Dorval.
En 2016, le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs a resserré ses règles en ce qui concerne les ZECs. Les roulottes installées de façon permanente en-dehors des campings aménagés de plus de huit emplacements devront être déplacées chaque année au plus tard le 30 novembre. «Les ZECs devront notamment installer des fosses septiques et un système d’aqueduc dans chacun de ces campings aménagés», informe le regroupement. On voudrait donc que les règles soient resserrées également sur les territoires non organisés.
Rappelons qu’en Mauricie, pour le pôle de Sainte-Thècle, le prix annuel des baux augmentera de 302% jusqu’en 2020. Par exemple, pour un terrain situé à l’intérieur d’un rayon de 30 kilomètres de Sainte-Thècle, le prix de location passera de 1200$ à 3025$ par année en 2020. Les villégiateurs, de même que la MRC de Mékinac, ont dénoncé haut et fort cette hausse.
Rappelons également que depuis 2011, les MRC sont responsables de la gestion des baux villégiature, même si c’est le gouvernement qui continue décréter, aux cinq ans, le prix de location pour chacun des pôles en fonction d’une évaluation de la valeur des terrains.