TES Canada ouvre son centre d’information
ENVIRONNEMENT. Plus d’un mois après avoir dévoilé l’emplacement de ses 133 éoliennes sur les territoires des MRC de Mékinac et des Chenaux, TES Canada ouvre son centre d’information au centre-ville de Shawinigan.
Situé au 786, 5e rue de la Pointe, le local sera ouvert au public à compte du 14 mai les mercredis de 16h à 19h et les samedis de 10h à 13h. « On commence comme ça et on va ajuster le tir par la suite selon l’achalandage », souligne Éric Gauthier, directeur général de TES Canada qui accueillait les médias régionaux ce mercredi 7 mai pour une visite guidée en guise d’avant-première.
Deux chercheurs de la Chaire de recherche sur l’hydrogène de l’UQTR seront présents en permanence pour répondre aux questions du public, de même que des membres de l’équipe de TES Canada qui se relaieront. « Les gens se présentent, ils prennent un café et font le tour. Ils posent leurs questions. Ça donne un climat plus facile. Ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise de poser des questions dans de grands groupes », fait remarquer Éric Gauthier.
À l’accueil, les visiteurs sont invités à visionner un court vidéo de trois minutes qui explique le rôle de l’hydrogène vert au Québec dans la décarbonation. Le document présente notamment des témoignages de résidents locaux, l’agriculteur Daniel Allard, de Sainte-Thècle, et le biologiste shawiniganais Kristof Mercier entre autres.
Par la suite, les gens seront invités à parcourir six écrans de télévision présentant différents aspects du projet. « Chaque station à sa thématique. On commence avec l’hydrogène parce que c’est important de le rappeler, on parle beaucoup d’énergie renouvelable avec les éoliennes, mais à la base, c’est un projet de production d’hydrogène vert que nous menons. »
Différents aspects du projet de TES Canada y sont abordés comme le parc solaire qui sera implanté à proximité de l’électrolyseur dans le parc industriel Alice-Asselin à Shawinigan; les quelque 2000 camions lourds qui seront alimentés par l’hydrogène; les redevances économiques qui seront versées aux citoyens et aux municipalités; etc.
Au centre de la salle, trois tablettes permettront au public de visionner l’emplacement des éoliennes sur les territoires de Mékinac (82 éoliennes) et des Chenaux (51 éoliennes), de même que des montages photo permettant de visualiser différents paysages une fois que les éoliennes auront été installées.
Munie d’un casque d’écoute, la tablette centrale permettra de vivre une expérience auditive en simulant le bruit ambiant des éoliennes selon quatre différents environnements (champ, forêt, résidence ou périmètre urbain) où se trouve le témoin et la distance qui le sépare des éoliennes, selon qu’il soit au pied de la tour ou graduellement jusqu’à 1 km . « C’est un outil qui nous a été demandé et qu’on est pas mal content d’avoir », soutient Éric Gauthier.
Respect de l’échéancier
Au cours des prochaines semaines, TES Canada déposera au gouvernement son étude d’impact. « Pour l’instant, nous respectons encore notre échéancier qui est de commencer à livre du GNR (gaz nature renouvelable) à Energir en 2030. Nous prévoyons déposer nos demandes de permis à la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec) cet été et le BAPE devrait tenir ses audiences publiques d’ici la fin de l’année ou au début 2026. Si on respecte ces deux échéanciers-là, on espère obtenir le décret gouvernemental en juin 2026 pour commencer le chantier au début 2027 dès la fonte des neiges », poursuit le directeur général de TES Canada.
Le centre d’information demeurera ouvert tant que le projet ne sera pas mis en service. « C’est une des raisons pour lesquels nous avons utilisé des écrans de télévision. Le contenu informationnel va évoluer au gré de l’avancement du projet. Quand nous serons en construction par exemple, nous allons donner des informations sur le trajet des camions par exemple », termine Éric Gauthier.
Une tromperie dénonce les opposants
L’annonce de l’ouverture prochaine du centre d’information de TES Canada a évidemment fait réagir le collectif Toujours Maîtres chez nous qui dit y voir une « opération de tromperie parce que les informations qui y seront véhiculées appartiendront à un monde de licornes où tout ce qui sera dit sera présenté comme l’idée du siècle. »
Les opposants relèvent notamment que TES Canada fait « croire que son projet de 133 méga-éoliennes est comparable au parc éolien de Pierre-de-Saurel qui ne compte que 12 petites éoliennes. Tant qu’à poursuivre dans sa comparaison, soulignons qu’en 2024, Pierre-de-Saurel a remis 3,2 millions de dollars en redevances à la MRC du même nom avec ses 12 éoliennes –douze éoliennes– tandis que la multinationale TES offre le même montant pour 133 éoliennes. », peut-on lire dans le communiqué du collectif.