Un document toujours en ébauche 5 ans plus tard
PLAN. Les suites d’une soirée de consultation publique menée par la Ville de Shawinigan le 23 août 2013 à propos du lac à la Tortue pourraient connaître leur dénouement d’ici le mois de mai prochain.
Le 6 février dernier, la Commission d’accès à l’information (CAI) entendait la cause de Michel Goulet qui demande à ce qu’on lui remette le Plan directeur du lac à la Tortue, un document qui n’a toujours pas été rendu public près de six ans après que les premières démarches pour le réaliser eurent été entreprises.
Le résident du secteur Lac-à-la-Tortue était en août 2013 administrateur au sein de l’APL (Association de protection du lac à la Tortue). Il avait accueilli alors avec optimisme cette soirée de consultation. «À partir de 2014, j’ai demandé à plusieurs reprises où cela en était. On me répondait toujours « C’est en chemin ». Mais en 2016, j’ai eu mon voyage et j’ai déposé une demande à la Commission d’accès à l’information.»
Finalement, l’audience pour entendre les deux parties a eu lieu au début du mois de février simultanément à Montréal et Shawinigan. «C’est la Ville qui a fait étirer les procédures. Elle espère toujours que le citoyen va abandonner mais moi, je suis comme un pitbull dans ce genre d’affaires-là», explique l’homme de 75 ans.
Durant les audiences présidées par la juge Martine Riendeau, le résident du secteur Lac-à-la-Tortue s’est fait expliquer par l’avocat de la Ville, un juriste de Chicoutimi, que l’étude était encore à l’état d’ébauche, ce qui selon la Loi d’accès à l’information la soustrait à une diffusion publique.
Michel Goulet a eu l’occasion de voir ce jour-là le fameux document mais bien entendu sans pouvoir le consulter. «Une grosse brique d’environ 200 pages», estime-t-il. Le Shawiniganais se réjouit bien entendu des travaux de plus de 40 millions$ pour doter le secteur d’un système d’assainissement des eaux usées mais son initiative en est une de principe dit-il. «Je veux prouver que la démarche de la Ville était bidon et que le maire Angers et les autres nous ont carrément menti à l’époque.»
Maintenant que l’audience a été tenue, la juge Riendeau a 90 jours pour rendre sa décision, ce qui nous emmènera au 6 mai au plus tard.
Retour en arrière
Dans un reportage paru dans L’Hebdo en août 2013 au terme de la soirée de consultation, une agente aux communications à la Ville soutenait que le plan directeur final était attendu «pour le début de l’année 2014.»
En avril 2016, dans un dossier consacré au lac à la Tortue, L’Hebdo interrogeait le président de l’APL à l’époque, Claude Vaugeois, qui soulignait que le plan directeur «a été refusé par le ministère de l’environnement. Il y a trois pages de corrections. Le rapport n’est pas public encore parce qu’il y a un paquet de recommandations qui sont demandées par le ministère.»
Enfin, dans ce même reportage, le directeur des communications de la Ville soulignait que le plan directeur n’était pas public. «C’est un document de travail, il demande à être amélioré», précisait François St-Onge.