Un long… très long… trajet pour deux roulottes de Clément et Frère

Branle-bas de combat le jeudi 29 mars dernier, à l’entreprise Clément et Frère de Louiseville ! Et pour cause ! L’entreprise que préside M. François Clément avait reçu, quelques jours auparavant, une commande de la compagnie Kiewit pour deux roulottes de chantiers de dimensions importantes, soit 12 pieds de largeur par 60 de longueur.

Clément et Frère possède une solide réputation dans le domaine de la fabrication de roulottes bureaux mobiles. Voilà pourquoi la compagnie Kiewit a fait sonner le téléphone à Louiseville et passé sa commande. Mais voilà ! Cette commande n’avait rien de commun…

Route de glace

Des travailleurs de Kiewit travaillent dans la mine de Diavik Diamond Mines inc., qui fait l’exploitation de mines de diamants à quelque 350 kilomètres au Nord de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Pas à la porte… comme le dit l’expression connue.

Une compagnie de transport de Chambly avait donc envoyé deux camions-remorques afin de charger les deux roulottes de Clément et Frère et de les mener à bon port, d’abord à Edmonton, en Alberta.

De là, une autre entreprise de transport prenait en mains les deux roulottes pour les amener à destination, soit à 350 kilomètres à l’Ouest de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest (TNO).

Particularité importante. Pour mener les roulottes à son lieu, il fallait traverser ce qui est appelé « la route de glace », laquelle a été construite par un consortium de compagnies minières qui opèrent dans cette région nordique, route que partagent plusieurs autres utilisateurs dont des compagnies qui font de l’exploration comme pourvoyeurs en tourisme de même que par les chasseurs aborigènes.

Le parcours emprunté sur la route de Glace pour se rendre à la mine de Diavik prend généralement 15 heures. La durée peut atteindre 19 heures si la charge est lourde. La vitesse est soigneusement contrôlée afin de protéger la glace.

La route de glace est en opération depuis plus de 20 ans. Elle doit être construite annuellement afin de desservir différentes mines dans ce qui est appelé « Les Terres de Barren ».

Cette « route de glace » est ouverte tôt en février et ferme tôt en avril. Elle traverse des lacs là ou c’est possible de le faire afin d’économiser sur les coûts. Sur les 350 kilomètres de distance qui mènent à la mine Diavik, 75 % de la route sont constitués de glace fabriquée au-dessus des lacs gelés.

On y a transporté des roulottes de Clément et Frère de Louiseville, certes. Mais les compagnies qui sont sur les chantiers de cette région doivent être approvisionnées en essence, matériaux de construction, ciment, explosifs, et autres. Le diésel est l’élément le plus important (en terme de volume) qui est transporté sur le site de la mine de Diavik.

Annuellement, les opérations de Diavik requièrent quelque 2 500 voyages de marchandises diverses afin d’opérer efficacement les chantiers de cette mine de diamants.

Mentionnons, en terminant que l’opération « transport » des deux roulottes de Clément et Frère, aller-retour, aura demandé deux semaines complètes de route. Dont plusieurs heures sur « la route de glace »…