Un piano pour Clémentine

RÊVE. La joie était lisible sur le visage de Clémentine Defoy, 14 ans, de Saint-Tite lorsqu’elle a posé les yeux sur son nouveau piano Yamaha. C’est que la jeune fille souhaitait pouvoir obtenir le bel instrument pour progresser dans sa nouvelle passion et la Fondation Rêves d’enfants a exaucé son voeux.

Ancienne gymnaste émérite sur la scène provinciale, Clémentine apprend à l’aube de son entrée au secondaire qu’elle souffre d’arthrite juvénile sans rhumatoïde. Elle a alors 12 ans.

«Elle en a passé des nuits à ne pas dormir parce qu’elle souffrait d’inflammations», indique sa maman Nancy Trudel. «Elle ne pouvait plus ouvrir le robinet avec ses mains, tenir son sac d’école ou son crayon pour écrire…», observe Mme Trudel qui parle d’une apparition de la maladie aux effets drastiques qui touchait 56 articulations de la jeune fille.

Clémentine doit alors dire adieu à ses prouesses physiques et devient une véritable «poupée dans une bulle de verre». Vient alors la médication. Trois injections par jour. «C’est comme si tu avais un plâtre du bout des cheveux jusqu’aux pieds», illustre Mme Trudel.

De la poutre…au piano!

Puis, Clémentine développe un intérêt pour le piano. «Ça a commencé chez mon beau-père. Il avait un orgue et j’aimais pianoter dessus. Ensuite, j’ai débuté des cours à mon école et, depuis six mois, je suis avec l’école de musique Les Maestros», raconte l’adolescente.

Avec un plaisir évident, la jeune fille s’évade ainsi devant son clavier et compose même ses propres mélodies. «J’ai commencé à chanter. J’aime ça: je pratique tous les soirs», explique-t-elle. D’ailleurs, le mouvement des doigts sur les notes serait bénéfique à sa condition.

«Son professeur Jean-Sébastien Defoy la pousse beaucoup. Il sait qu’elle a du talent. Je suis heureuse qu’elle ait développé cette passion: le piano la calme et c’est bon pour ses articulations», ajoute sa maman.

Ému par ce cadeau de la Fondation, le frère aîné de Clémentine, William, n’avait que des éloges à faire sur la détermination de sa sœur. «C’est beau lorsqu’elle joue: elle est bonne et jouer lui redonne de l’estime», a observé le jeune homme de 16 ans.

Il ajoute qu’il n’est pas rare à la maison de se faire réveiller par le piano de Clémentine. «Disons que le son est plus agréable avec le nouveau piano!», blague-t-il.

Depuis six mois, la jeune femme constate une nette amélioration de sa condition. A-t-elle des chances de connaître un revirement de situation? «On ne peut pas savoir! Pour le moment ça va vraiment mieux», répond-elle simplement avant de retourner pianoter.