Un point de services pour les autochtones de Shawinigan

PREMIÈRES NATIONS. Devant la demande grandissante des demandes en provenance de Shawinigan auxquelles il devait répondre, le Centre d’amitié autochtone (CAA) de Trois-Rivières a décidé d’y ouvrir un point de services dans le secteur Grand-Mère.

«C’était un besoin», explique la directrice générale Maud Flamand lors de l’ouverture officielle des locaux au 830, avenue de Grand-Mère (anciennement Grand-Mère Nature). Selon le dernier recensement de 2016, on dénombre sur le territoire de Shawinigan 209 autochtones inscrits, c’est-à-dire affiliés à une bande. «Mais si on ajoute ceux qui revendiquent un ancêtre autochtone, on en retrouve plus de 700», précise Guillaume Lévesque qui agira comme coordonnateur au point de services de Shawinigan. Il s’agit évidemment principalement des Attikameks mais aussi dans une moindre mesure des Innus, des Inuits et des Algonquins.

Un centre d’amitié autochtone est un carrefour de services, un milieu de vie et d’ancrage culturel pour les autochtones vivant en milieu urbain. Il contribue activement au développement social, communautaire, économique et culturel de leur collectivité par des stratégies innovatrices et proactives. Il a pour mission de devenir un incubateur d’importantes initiatives et de nombreux partenariats dans le but de répondre aux divers besoins des autochtones qui se retrouvent en milieu urbain.

«Dans nos règlements, nous avions le mandat d’assurer une prestation de services dans un rayon de 75 kilomètres à partir de Trois-Rivières. L’ouverture de ce point de services va aussi dans ce sens-là», poursuit Maud Flamand. Le choix du secteur Grand-Mère a été dicté par la présence d’un local adéquat en premier lieu mais la directrice générale du CAA de Trois-Rivières a par la suite constaté que plusieurs familles autochtones y vivaient.

Au CAA de Shawinigan, les autochtones auront droit à plusieurs types de services. «On fait de l’accompagnement et de l’éducation. Nous avons aussi un volet employabilité», énumère Maud Flamand. «C’est un service d’intervention de proximité, ajoute Guillaume Lévesque. Juste au niveau psychosocial, il y a de nombreux besoins. On peut les aider quelquefois à se trouver un logement. Ou bien à mieux comprendre les services publics. On va aussi les accompagner pour des dossiers reliés à la DPJ ou à la justice par exemple. »

Lui-même non-autochtone, Guillaume Lévesque est bien placé pour évaluer le regard porté par les Québécois envers les membres des Premières Nations. «Le racisme systémique envers les autochtones existe. On n’ose pas le nommer mais ils sont victimes de préjudice. » La mort de Joyce Echaquan à Joliette a ouvert les yeux à de nombreux Québécois mais il reste encore beaucoup de chemin à faire dit-il. «Il commence à y avoir une ouverture d’esprit mais il reste tellement à faire. C’est aussi un peu notre rôle comme centre d’amitié autochtone de créer ces ponts culturels là», termine-t-il.

Situé au 830, avenue de Grand-Mère, le point de services du Centre d’amitié autochtone est ouvert les mardis de 8h30 à 16h30; mercredi de midi à 16h30; jeudi de 8h30 à 16h30; et vendredi de 8h30 à midi. Les heures seront éventuellement bonifiées en soirée et durant le week-end.