Un producteur d’hydrogène cible Shawinigan

AFFAIRES. Une entreprise basée à ­Vancouver et ayant un bureau à ­Londres projette de s’établir à Shawinigan pour y construire une usine de production d’hydrogène verte d’une capacité de 50 MW et une seconde pour y assembler 25 000 véhicules utilitaires légers (VUL) par année.

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First ­Hydrogen a publié un communiqué le 28 novembre dernier afin d’annoncer son projet de développer son écosystème d’hydrogène à ­Shawinigan, faisant valoir que «  la ville et la région sont très bien positionnées avec leurs ressources énergétiques vertes, leur communauté industrielle et son économie énergétique verte en pleine croissance. Il sera également très important de collaborer étroitement avec le réseau régional de l’éducation pour créer les compétences requises de demain.  », ­peut-on y lire.

Conseiller stratégique pour le développement du marché au ­Québec chez ­First ­Hydrogen, François ­Morin a révélé à L’Hebdo certains détails du projet qui devrait faire l’objet d’une annonce officielle à ­Shawinigan au cours des prochaines semaines.

«  ­Notre choix s’est porté sur ­Shawinigan en raison de différents facteurs. Elle fait d’abord partie des pôles de la future ­Vallée de la transition énergétique. Sa proximité avec l’Institut de recherche sur l’hydrogène à ­Trois-Rivières, son accès facile à l’électricité et les partenariats potentiels intéressants avec certains manufacturiers sont déjà présents sur le territoire  », énumère ­François ­Morin qui connaissait déjà bien ­Shawinigan du fait que son père est natif de Grand-Mère.

First ­Energy dit être en contact depuis plusieurs mois avec le ­Service de développement économique de la ­Ville de ­Shawinigan, et ­Investissement ­Québec ­International pour élaborer son montage financier.  » C’est un dossier qui progresse bien, confirme d’ailleurs Luc Arvisais, directeur général du Service de développement économique. La Mauricie et Shawinigan attirent l’attention dans tout ce qui concerne les dossiers d’électrification des transports et des batteries. On est en contact avec eux mais il reste beaucoup de travail à faire pour concrétiser la suite des événements mais on est très encouragé qu’on va y arriver.  » Il souligne que l’intérêt de First Hydrogen envers Shawinigan est une conjoncture entre les activités de démarchage de son service et les contacts étroits entre la Ville et Investissement Québec.  » Dans le cadre des contacts très rapprochés qu’on avec Investissement Québec, souvent ça vient de là. Le projet de Zone d’innovation attire beaucoup l’attention également « , souligne-t-il. 

Un projet de 400 millions $

«  C’est un projet global d’environ 400 millions $ qui créera plus de 400 emplois, souligne François ­Morin. Les deux usines seront dans deux parcs industriels différents. Celle pour assembler les véhicules sera dans le ­Technoparc où ­Taïga compte s’installer tandis que l’usine pour la fabrication d’hydrogène verte sera dans le ­Parc J.-­Armand-Foucher.  » C’est d’ailleurs une partie de ce parc industriel, situé à l’est du boulevard ­Royal, que la ­Ville de ­Shawinigan s’apprête à décontaminer au cours des prochains mois.

Alimentées bien sûr par hydrogène, les fourgonnettes assemblées par ­First ­Hydrogen seraient destinées aux entreprises qui opèrent des flottes comme ­Bell ­Canada, ­Postes ­Canada et Amazon. «  C’est un marché qui n’est pas bien desservi par les véhicules électriques présentement  », fait valoir le conseiller stratégique.

Dans son communiqué, l’entreprise souligne que ses ­VUL à piles à combustible à hydrogène ont obtenu en octobre dernier la certification légale de rouler sur les routes britanniques par la Vehicle ­Certification ­Authority. Toujours selon ­First ­Hydrogen, ces fourgonnettes «  peuvent parcourir entre 400 et 600 kilomètres avec un seul plein d’hydrogène avec un temps d’approvisionnement qui ne dure pas plus de 5 minutes.  »

Inscrite à la bourse ­TSX de ­Toronto sous l’acronyme ­FHYD, l’action de ­First ­Hydrogen s’affichait à 4,64 $ le 7 décembre dernier. Elle opérait jusqu’en octobre 2021 sous le nom de ­Pure Extraction avant de le changer «  afin de mieux refléter les activités de l’entreprise  », ­peut-on lire sur leur site web firsthydrogen.com ­Selon le registre des entreprises, elle s’est officiellement inscrite au ­Québec pas plus tard que le 18 novembre dernier.

L’entreprise prévoit entreprendre les études d’ingénierie en 2023 en vue que ses deux usines soient opérationnelles en 2026 a souligné en terminant ­François ­Morin.