Un programme pour acquérir des habiletés parentales
Cap sur la famille s’adresse aux parents souffrant d’un problème de dépendance
SANTÉ. Un nouveau programme visant à améliorer les habiletés parentales de jeunes adultes aux prises avec un problème de dépendance démarrera cet automne à Shawinigan.
Développé par une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke, Cap sur la famille a depuis été mené avec succès auprès de groupes de parents à Drummondville et Trois-Rivières. «L’objectif du programme est que le participant puisse mieux comprendre l’impact de sa dépendance sur la cellule familiale et qu’il puisse expérimenter des outils afin de mieux se connaître et mieux communiquer avec son enfant», explique Amélie Brousseau, chef de services externes en toxicomanie au CIUSSS MCQ.
Le type de dépendance dont il est question ici est relié à l’alcool et/ou aux drogues. «Sans nécessairement que ce soit une accoutumance, ça peut être un problème d’abus de consommation ou de consommation inappropriée», ajoute Mme Brousseau.
Cap sur la famille s’adresse aux parents, en couple ou monoparentaux, avec des enfants de 6 à 12 ans. Le programme est composé de onze ateliers de trois heures, à raison d’un par semaine. «La première heure, on forme deux groupes: un avec les enfants et le second avec les parents. Durant la 2e heure, on partage un repas commun et on termine avec une activité d’intégration avec les parents et les enfants.» Les rencontres ont bien sûr lieu après les heures d’école.
L’équipe d’Amélie Brousseau poursuit ses recherches cet été en vue de trouver six familles pour former ce premier groupe. «Parce qu’ils se retrouvent avec des gens qui vivent la même problématique, les parents se sentent moins isolés et moins jugés. C’est plus facile d’avoir une cohésion de groupe», mentionne Amélie Brousseau.
L’impact sur les enfants grandissant dans une famille avec un ou des parents ayant un problème de dépendance est bien documenté. Ils sont d’abord eux-mêmes plus à risque de vivre avec la même complication à l’adolescence ou à l’âge adulte. «Dans ces familles, poursuit Amélie Brousseau, l’enfant va parfois jouer le rôle de parent en s’occupant de son petit frère ou sa petite sœur, s’assurer qu’il y ait assez d’épicerie. Il va se substituer aux lacunes du parent.»
Au terme des onze ateliers, les participants ont des attentes plus réalistes à l’égard des comportements de leurs enfants. «Ils comprennent plus ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Ça permet à l’enfant de vivre dans un milieu plus sain.»
Soulignons que Cap sur la famille a bénéficié d’une aide de 72 500$ de la part de la Fondation de la SSS de l’Énergie pour démarrer sa première cohorte. «Notre objectif, c’est de pérenniser le programme, qu’il fasse partie de notre offre de groupe régulière», termine Amélie Brousseau.
Les familles souhaitant participer au programme sont invitées à communiquer au 819-536-0004 poste 174 ou 175.