Un Shawiniganais pour redresser les Alouettes
FOOTBALL. Au début de la dernière semaine, les Alouettes de Montréal ont frappé un grand coup afin de redresser la situation de l’équipe alors que le nouveau propriétaire Gary Stern a nommé l’homme d’affaires Mario Cecchini à titre de président et Danny Maciocia comme directeur général. Mais saviez-vous que M. Cecchini est natif de Shawinigan?
Même s’il est parti de Shawinigan alors qu’il avait trois ans et qu’il n’a pas vraiment de souvenirs, Mario Cecchini est toujours resté attaché à la Mauricie. Son père, David Cecchini est bien connu à Shawinigan, lui qui a travaillé à l’usine Dupont dans les années 1960. Il a même fondé le club de golf et de curling à l’époque.
«Dans ma tête, Shawinigan a toujours été présent, mais surtout par les choses que mon père pouvait me raconter, raconte d’entrée de jeu le président. Moi je suis le bébé d’une famille de quatre enfants. C’est mon grand-père qui est arrivé par le chemin traditionnel des Italiens en 1916 à New York sans argent. Le travail l’a emmené à Sudbury en Ontario. Mon père est né là, mais le travail l’a emmené par la suite à Shawinigan à l’usine Dupont. Mon père est allé au Shawinigan High School et il a ensuite entré à la Dupont. En 1964, il était dans l’équipe qui a fondé le club de golf et de curling.»
Le fils indique que son père a laissé tomber son emploi bien rémunéré à la Dupont pour devenir gérant du club de golf et curling, alors que sa mère était enceinte de son quatrième enfant. C’était Mario Cecchini. «En 1967, mon père s’est fait offrir un travail à Candiac, et c’est à ce moment que nous avons déménagé.»
À l’été 2016, Mario, ses sœurs et sa mère sont venus à Shawinigan pour voir la maison familiale de l’époque située sur la rue de la Victoire. «Sans avoir vraiment vécu à Shawinigan, j’étais toujours très heureux de dire que je viens de la Mauricie. C’était un beau moment de revenir à Shawinigan en 2016 et de passer ce temps avec mes sœurs et ma mère. Mes sœurs avaient dans leur idée qu’on demeurait dans un château, mais en fait c’était une belle petite maison assez modeste.»
Lors de l’annonce du lundi 13 janvier par les Alouettes, M. Cecchini a vécu cette journée de façon irréelle. Le lendemain, il a même reçu une correspondance d’un certain Guy Chrétien, le frère de Jean Chrétien, qui était un bon ami de son père, et qui détient des billets de saison pour les Alouettes depuis 50 ans. «Il me soulignait qu’il était comblé de voir que c’est un gars de Shawinigan qui est à la présidence des Alouettes, et en voyant le nom Cecchini, il a pensé à Dave, qui est mon père. C’était flatteur!»
Mario Cecchini a toujours été passionné par le sport. Il a d’ailleurs dirigé des stations de radio, dont FAN590 à Toronto. Il a mis sur pied CKAC Sports alors qu’il était le vice-président exécutif de Corus, et il a présidé le groupe possédant la station 91,9 Sports.
«Mon père aimait le sport, et c’est lui qui m’a emmené voir ma première partie de football des Alouettes. Il serait tellement fier aujourd’hui de me voir diriger l’équipe qu’il a aimé. C’est un bon défi. C’est clair que la situation de l’équipe demande un redressement. Mon parcours de business a fait que j’ai dû souvent faire des revirements de situation. Je suis un homme confiant de nature! On reçoit beaucoup d’amour, mais il faut le prendre avec beaucoup d’humilité. Les gens sont avec toi, mais ça démontre comment ils aiment l’équipe et comment ils ont souffert des mauvaises performances des dernières années. Mais il faut se relever les manches pour ne pas décevoir personne.»
Est-ce que d’avoir gravité dans le monde des médias a aidé M. Cecchini à composer avec le feu roulant d’entrevues lors de cette journée de nomination? «C’était une journée surréelle! Ça n’arrête pas, d’un côté RDS, de l’autre TVA Sports, puis Radio-Canada, ensuite la radio, on revient à RDS pour l’Antichambre… Ayant travaillé dans les médias, je savais à quoi m’attendre, mais c’est particulier de le vivre de l’autre côté. Lors de la conférence de presse, je connaissais la moitié des journalistes dans la salle, il y en avait beaucoup qui avait déjà travaillé sous ma direction. Ça faisait drôle de recevoir leurs questions.»
M. Cecchini veut aussi augmenter la présence des Alouettes dans les différentes régions du Québec. «C’est certain que notre marché c’est la province du Québec, et il existe un beau potentiel. Je veux aller dans les différentes régions, aller dans les chambres de commerce. Il faut profiter de la proximité de certaines régions et de vendre le renouveau parce qu’il n’y a plus d’incertitude chez les Alouettes de Montréal.»