Un Shawiniganais « soufflé » par l’ouragan Maria
INTERNATIONAL. Il y a déjà quelques années que le Shawiniganais et ancien éditeur de l’Hebdo du St-Maurice Michel Matteau se rend en République Dominicaine pour y faire de l’aide humanitaire. Sa mission de septembre 2017 restera particulièrement gravée dans sa mémoire, marquée par le passage de l’ouragan Maria, qu’il a dû affronter dès ses premiers jours en sol dominicain.
:«Ça a duré 7 ou 8 heures en tout», mentionne-t-il au bout du fil, dans une communication téléphonique saccadée, quelques jours après l’événement. «Ça brasse, c’est épouvantable!»
Ce qui l’a frappé, c’est le bruit que ça fait: «C’est tout un vacarme. C’est vraiment impressionnant».
Même s’il y a eu une évacuation massive des touristes à l’approche de l’ouragan, il est important de souligner que M. Matteau est resté à la suite d’une décision réfléchie et qu’en aucun moment sa vie n’a été mise en danger: «Je suis resté car je connaissais des gens qui suivaient en direct la progression de l’ouragan sur un écran géant, avec quatre logiciels et programmes différents. Quand on a été sûr que l’œil passerait à 125 kilomètres au nord, on a su qu’on pouvait rester», tient-il à préciser.
Il se trouvait à Cabarete, une zone moins exposée que Punta Cana, par exemple. Il était sur place pour identifier et planifier l’ouvrage à réaliser lors de la prochaine intervention de Casira, l’organisme humanitaire pour lequel il œuvre. Entre novembre et avril prochain, au moins trois groupes d’une quinzaine de personnes s’y succéderont pour aider des écoles, des cliniques ou donner du répit à de jeunes mamans.
«Ici, il n’y a pas eu de dommages comme il y en a eu à Saint-Martin ou Porto Rico, constate le coopérant. Ce sont les pointes les plus avancées dans l’Atlantique qui y ont vraiment goûté. Là où je suis, il y a un banc de corail à un demi-kilomètre dans la mer. Les vagues cassaient sur lui et ça les diminuait de moitié. Ça n’a pas empêché les chambres du bas d’être inondées, mais ça a probablement aidé à limiter les dégâts.»
Il n’en demeure pas moins qu’une fois la tempête passée, la vue est désolante: récoltes perdues, inondations, déchets à la mer, arbres brisées, débris un peu partout, etc. Mais l’entraide prend le dessus. «On se sent impuissant pendant l’ouragan. Ensuite, c’est la misère. C’est triste. Mais les gens ici font preuve d’une résilience incroyable. Ils s’entraident et retroussent leurs manches. Dans un ou deux mois, à Cabarete, on ne verra plus rien. Le grand ménage est commencé.»