Un souffle nouveau pour Matelas Laviolette

ÉCONOMIE. En affaires depuis 51 ans, le commerce Matelas Laviolette de Saint-Tite pourrait changer de main dans un avenir proche. Le fondateur Yvon Veillette prépare son départ, non sans transmettre ses connaissances à un homme intéressé à relancer les affaires en la personne du Shawiniganais Stéphane Daoust.

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Véritable institution à Saint-Tite, Matelas Laviolette possède ce cachet bien spécial des commerces de village. Yvon Veillette y a bâti au 1631, Grand-Rang une usine spécialisée en matelas résidentiel et commercial. C’était en 1965.

Aujourd’hui âgé de presque 79 ans, l’homme songe depuis un moment à se retirer de l’entreprise qu’il a opéré toutes ces années avec sa femme Rolande et son beau-père, Adrien. Lorsque le maire de la municipalité André Léveillé l’a mis en relation avec Stéphane Daoust, le déclic s’est fait naturellement.

Un coup de foudre professionnel! «J’ai reconnu en Yvon le style de mes grands-pères et de mes oncles. Je pense que Mékinac a besoin de relève pour sauvegarder ce que des bâtisseurs comme lui ont établi», raconte l’homme d’une quarantaine d’années.

Connu en tant qu’administrateur, notamment à la Chambre de commerce de Shawinigan et comme communicateur, M. Daoust est un entrepreneur dans l’âme. Il dit d’ailleurs avoir immédiatement saisi l’opportunité d’affaires que représente la relance de Matelas Laviolette.

Matelas Laviolette entrera dans l’ère 2.0

«J’ai accroché sur la vision et le respect de M. Veillette pour son travail. On parle d’une entreprise qui a conservé son cachet artisanal, tout est encore fait avec des moulins à tisser. De plus, tout le monde a besoin d’un matelas! De la naissance à la mort», explique celui qui entend bien faire passer le commerce à l’ère numérique.

Remise à niveaux, refonte du site web, prospection élargie et nouveaux produits sont au programme du repreneur. «C’est bien de savoir fabriquer les produits, mais encore faut-il les vendre», précise celui qui compte bien mettre à profit ses compétences en photographie et ses contacts d’affaires.

Reconnu dans le milieu, Matelas Laviolette a connu au fil des ans des clients divers comme les usines (la Laurentide ou la Canadian International Paper, l’Expo 67, le Gouvernement du Québec, la Défense nationale ou encore les hôpitaux de la région.

«Ma première commande a été pour la Consol (usine Laurentide), on me demandait 500 matelas, puis une fois 4000 pour la CIP!», lance le fondateur.

De trois employés, l’endroit est passé à 16 au plus fort de sa croissance. Tandis qu’aux jours de congé, il y en eu peu. À écouter le vaillant bâtisseur discuter de son gagne-pain, on comprend aisément que les absences se comptent sur les doigts d’une main.

Visiblement modeste, M. Veillette souligne que c’est le «gueule à gueule» qui a été gage de son succès. «Souvent, les enfants de mes clients venaient me voir. J’ai dû arrêter d’aller à l’église, car je me faisais interpeller de partout pour des commandes», se souvient-il.

Le conseil d’Yvon Veillette au nouveau propriétaire? «Garder les yeux ouverts!» Les yeux du fondateur, eux, sont encore bien brillants pour l’avenir. C’est avec sagesse que le septuagénaire entend laisser la voie au repreneur et concentrer ses énergies à des loisirs moins laborieux…comme la chasse aux caribous qu’il affectionne particulièrement ou encore sa douce Rolande.