Une compagnie de transport victime de sa situation géographique
SHAWINIGAN. En étant située au secteur Grand-Mère tout juste aux abords d’une sortie pour atteindre l’autoroute 55, Transport Chainé, spécialiste en transport hors-norme, doit s’ajuster avec la fermeture du pont des Piles.
« Ce n’est pas si pire au niveau des impacts. On fait du transport hors norme, alors la route 155 c’est un tronçon qu’on utilise beaucoup quand on va vers la Côte-Nord, le Nord-du-Québec, le Lac-Saint-Jean… C’est une route de hauteur qui nous permet de contourner tous les grands centres, les autoroutes et le traversier de Tadoussac. En étant juste à côté du pont, c’est un irritant pour nous », avoue Pier-Yves Bastien, vice-président des opérations.
« On comprend la situation, mais on est habitué d’avoir des chargements qui viennent de Montréal, qui arrêtent à notre terminal avant de repartir vers le nord. Là ce n’est plus possible. On contourne par la route 359, mais c’est plus un irritant qu’un désastre. C’est une demi-heure de plus pour chaque voyage qui part vers l’est. On a calculé le temps en passant par Saint-Tite pour se rendre à La Tuque, et c’est 45 minutes de plus », ajoute M. Bastien.
Le vice-président affirme avoir donné le mot d’ordre à son équipe de ne pas passer par le pont de Grand-Mère. « Qu’ils soient chargés ou vides, on ne veut pas voir nos camions passer par là. Heureusement, il n’y a pas tant de camions de l’industrie qui passent par le pont de Grand-Mère. C’est surtout pour les industries du secteur Grand-Mère que le détour est plus important. C’est plus un casse-tête de logistique. »
M. Bastien affirme toutefois que pour les chargements de plus de 80 tonnes, le pont des Piles n’était déjà plus emprunté même avant la fermeture du pont en raison de sa fragilité qui était connue.
Un commerçant a préparé son terrain
De son côté, le gérant de la station-service Petro-Canada du secteur Lac-à-la-Tortue Réjean Cossette confirme l’affluence de camions lourds passant par la route 359. « J’ai même préparé mon terrain pour que les camionneurs puissent se stationner sans bloquer les pompes. J’ai constaté une affluence de camionneurs qui s’arrêtent ici depuis un mois. Mais ça ne bouchonne pas sur la route, c’est quand même fluide. Il faudra voir ce que ça donnera au printemps avec plus de circulation. »