Une concentration pour former programmeurs de demain

ÉDUCATION. Après avoir innové au niveau primaire l’année dernière avec un projet entrepreneurial lié avec le monde informatique, voilà que la Commission scolaire de l’Énergie récidive cette année avec la concentration Développement numérique et entrepreneuriat pour des élèves de secondaire 1 et 2 de l’école des Chutes de Shawinigan.

Pas moins de 22 élèves en secondaire 1 et 2 sont inscrits cette année à cette nouvelle concentration, dont trois filles.

D’un côté, c’est l’enseignante Nathalie Fournier qui est la responsable du volet entrepreneuriat, tandis que Félix-Antoine Huard, cofondateur de l’entreprise shawiniganaise Rum&Code, encadre les jeunes pour le secteur du numérique.

Pourquoi une entreprise comme Rum& Code s’implique-t-elle auprès des jeunes? «Il y a trois raisons qui font qu’on s’implique. Premièrement, nous croyons fermement qu’il est nécessaire de bâtir des ponts plus durables et efficaces entre les domaines de l’éducation et de l’entrepreneuriat. Nous avons de la passion à revendre et de la passion à redonner. Deuxièmement, à nos yeux il est primordial pour une entreprise et un citoyen corporatif de s’impliquer dans sa communauté. Oui nous avons nos activités commerciales, mais nous avons aussi cette mission sociale de s’impliquer avec vous les jeunes. Troisièmement, c’est par intérêt personnel autant pour les actionnaires de l’entreprise, mais aussi par nos employés. C’est fantastique de voir l’énergie dans notre bureau lorsqu’on parle de nos implications sociales auprès de la jeunesse», exprime Félix-Antoine Huard.

C’est suite à une visite concluante au centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins Shawinigan (CEADS) l’année dernière que la Commission scolaire a pris la décision de créer cette concentration au secondaire.

Le directeur général de la Commission scolaire de l’Énergie, Denis Lemaire, soulignait l’importance d’y aller dans la continuité avec ce qui a été lancé au primaire l’année dernière. «La relève dans le monde du numérique provient de partout au Québec et de partout dans le monde. Avec la reconversion économique entreprise par Shawinigan, il est nécessaire de former ces programmeurs de demain. Nous avons aussi besoin de garder nos gars à l’école, et le numérique est un attrait pour eux.»

M. Lemaire ne cache pas qu’il sera important d’apporter un programme pour le deuxième cycle du secondaire, afin de faire le pont avec le niveau collégial. «Il faut le voir en continuum à long terme. Nous voulons travailler avec le Collège Shawinigan pour ce continuum du primaire au collégial. Il y a 70% des emplois que ces jeunes occuperont dans 10 ans qui n’existent pas encore. Notre défi pour les jeunes de secondaire 3, 4 et 5, c’est d’insérer un tel programme quand on sait que les jeunes vont chercher leurs mathématiques fortes, leur science forte. Il doit aussi y avoir une masse critique d’environ 25 élèves pour former un groupe. Mais il y a un train qui passe, et il faut s’adapter pour embarquer dans ce train. Chaque année, on achète pour 1 M$ de matériel numérique. Chaque année, on doit doubler notre bande passante. Mais ce n’est pas une option, on n’a pas le choix», ajoute M. Lemaire.

Sur place, nous avons rencontré deux élèves en secondaire 2 qui sont dans la concentration Développement numérique et entrepreneuriat.

Du côté de Sarah-Jeanne Caron, les connaissances acquises depuis le début de l’année ainsi que sa passion pour le numérique lui ont confirmé qu’elle aimerait réaliser ce métier. «Ce que j’aime c’est qu’on travaille en équipe et on apprend plein de nouveaux concepts sur Internet. On a appris comment créer un site Web et comment créer un logo pour une entreprise. La concentration m’a confirmé que j’aimerais faire ce métier plus tard.»

Même son de cloche pour Maxime Cossette. «C’est agréable de connaître des nouvelles connaissances dans le numérique. On commence par la base et on monte graduellement les échelles. J’ai toujours aimé l’école, mais j’aime encore plus ça avec la concentration. L’informatique était déjà une passion pour moi, alors ça m’a confirmé que je veux m’améliorer dans ce domaine.»