«Une décision émotive mais naturelle» – André Buisson
C’est parce qu’il n’y avait plus de place pour elle dans le marché de la peinture domestique que la famille Buisson s’est résignée à vendre sa marque fétiche Laurentide à General Paint.
Président et chef de l’exploitation, André Buisson parle d’une décision émotive mais qui a cheminé naturellement. «Le monde change et il faut savoir mettre ses sentiments de côté. On œuvrait dans un monde de géant, une industrie en consolidation», explique-t-il à L’Hebdo. En clair, l’entreprise shawiniganaise n’arrivait plus à être compétitive avec sa division de peinture architecturale (peinture domestique) qui représentait près du tiers de son chiffre d’affaires.
General Paint, une compagnie canadienne basée à Vancouver, est elle-même détenue par Comex, une multinationale mexicaine affichant un chiffre d’affaires de 1,4 milliard$, ce qui la positionne au 5e rang parmi les fabricants de peinture en Amérique du Nord. Société Laurentide était d’ailleurs l’une dernières petites entreprises dans ce marché. Elle suit la même voie que la Québécoise SICO vendue en 2006 pour 290 millions$ à Azko Nobel, un géant hollandais.
Dans le cas de Peinture Laurentide, le montant de la transaction n’a pas été dévoilé étant donné que les entreprises impliquées sont constituées de capitaux privés. La signature d’une entente à l’automne 2008 entre Société Laurentide et General Paint, pour la distribution des marques Crown Diamond et Para, avait cependant mis la table pour d’éventuelles fiançailles en règle. «C’était une éventualité dès le départ», confirme André Buisson qui ajoute que les négociations sont entrées dans une phase plus sérieuse il y a un an environ.
Le manufacturier shawiniganais avait investi plus de 2,5 millions$ en 2009 pour relocaliser sa division de peinture architecturale dans l’ancienne usine Bandag, sur le boulevard Royal à Shawinigan. C’est ce plan de travail qui est maintenant la propriété de General Paint, tout comme les deux magasins de détail affichant la bannière Peinture Laurentide: le premier sur la 4e rue au centre-ville de Shawinigan et le second sur le boulevard Saint-Laurent, à Montréal. On parle globalement d’une soixantaine de salariés qui ne sont plus désormais à l’emploi de Société Laurentide.
Même s’il confie devoir vivre une certaine forme de deuil, André Buisson est en contrepartie à l’aise avec la tournure des événements. «Nous laissons une entreprise avec une santé impeccable, une marque bien établie sur le marché et des installations de qualité. Ce n’est pas une vente de feu.»
L’homme d’affaires n’a pu obtenir la garantie que General Paint s’engage à maintenir les activités à Shawinigan mais il dit avoir sensibilisé leurs dirigeants à l’historique de l’entreprise fondée il y a 55 ans par son père Gabriel.
Même qu’il croit que l’avenir du manufacturier est encore plus reluisant aujourd’hui qu’il ne l’était hier. «Cette transaction permettra à Peinture Laurentide de demeurer compétitive dans le marché en étant supportée par une expertise technologique de niveau international», termine-t-il
Les installations shawiniganaises produisent annuellement environ un million de gallons de peinture. L’aire de production occupe 30 000 pieds carrés, soit environ 45% de la superficie totale du bâtiment qui abrite également un entrepôt de peinture d’une superficie de 35 000 pieds carrés.
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