Une école du Mozambique autosuffisante grâce à une étudiante de Mont-Carmel

HUMANITAIRE. Originaire de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, l’étudiante en génie civil au Cégep de Trois-Rivières Ericka Beaudry a choisi de mettre en application ses connaissances en génie civil… au Mozambique. Pour son projet de fin d’études, qui a pris une ampleur insoupçonnée, elle aidera une école africaine à combler des besoins de base.  

«Le but global du projet est de rendre l’école autosuffisante en alimentation. Pour y arriver, on a développé cinq petits projets», explique la jeune femme de 23 ans. Le voyage de deux semaines se fera vers la fin du mois de mai dans la ville de Moatize.

Quatre autres finissants prendront part à ce projet synthèse qu’elle prépare depuis un an. «Habituellement, les étudiants font des projets fictifs, comme un chalet de rêve ou leur future maison», explique-t-elle. C’est en regardant les photos de voyage d’une enseignante au Mozambique qu’elle a constaté qu’il y avait des besoins auxquels elle pouvait facilement répondre.

«Actuellement, l’école peine à nourrir ses élèves», explique-t-elle. Chaque étudiant a un mandat précis visant à améliorer l’autosuffisance alimentaire de l’établissement, que ce soit pour récolter l’eau de pluie, améliorer les techniques d’agriculture ou bonifier l’élevage d’animaux. «Depuis cet hiver, le prix de la nourriture a augmenté de 25%, ce qui est vraiment énorme pour des gens qui n’avaient déjà presque rien», soulève-t-elle.

Ensemble, les finissants du Cégep de Trois-Rivières souhaitent améliorer à long terme la qualité de vie de 170 étudiants et étudiantes en internat à l’Instituto Medio de Geologia e Minas (IMGM), une école au Mozambique, pays à l’Est de l’Afrique. «On veut leur montrer comment faire et comment entretenir ce que nous mettrons en place pour qu’ils puissent transférer ces connaissances de générations en générations», ajoute-t-elle. Elle soutient que c’est l’école qui lui a envoyé ses besoins les plus urgents et que les responsables étaient très reconnaissants de cette aide qu’elle leur offre.

Ce projet de longue haleine est très formateur. «C’est un échéancier très serré et des ressources financières limitées, il y a beaucoup de contraintes, donc beaucoup d’adaptation.» Les élèves ont dû recommencer les plans plusieurs fois dans la dernière année, souvent parce qu’ils se rendaient compte qu’ils n’avaient pas le matériel nécessaire.

Quand Ericka Beaudry a choisi d’étudier en génie civil, c’était dans le but de voyager. «J’aimais beaucoup les mathématiques, la gestion et les sciences. Je voulais quelque chose que je pourrais faire n’importe où dans le monde», explique-t-elle.

Beaucoup lui demandent pourquoi elle va «à l’autre bout du monde» pour aider. «Il y a juste une planète. Ce qu’on fait ici peut avoir des répercussions sur eux et vice versa. L’environnement c’est un tout et on en fait partie», répond-elle. «Ce n’est pas normal qu’en 2017, des gens ne soient pas capable d’avoir de l’eau ou de manger alors que d’autres vivent dans une grande abondance. Je veux que les gens se sentent concernés.»

Il devrait y avoir une deuxième phase au projet l’an prochain.

Le voyage est au coût d’environ 5000$ par personne, en plus du matériel nécessaire pour les travaux. Un souper-spaghetti suivi d’une soirée avec le chansonnier David Beaudoin se tiendra le 5 mai prochain à 18h30, au Centre Jean-Noël Trudel, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine à Trois-Rivières.

Les billets sont en vente au coût de 15 $ pour les adultes, 10 $ pour les 18 ans et moins et sont gratuits pour les 5 ans et moins. Il est possible de joindre Ericka Beaudry sur sa page Facebook ou de lui écrire à ericka.beaudry.1993@gmail.com. Il est possible de faire un don en ligne, en précisant «Projet Mozambique – Éricka Beaudry».

Les cinq projets en bref:

– Une ombrière, qui permet faire pousser de jeunes pousses à l’abri du soleil plombant. Ce dernier sera relié à jardin rotatif, qui permettra d’enrichir le sol à long terme.

– Un poulailler mobile, qui permet d’offrir un endroit sécuritaire aux poules, mais également d’enrichir le sol. L’étudiant en charge de ce projet procédera également à la réfection d’une porcherie et d’un poulailler de coqs cachers.

– Un équipement de micro-irrigation, appelé le goutte-à-goutte, un système qui, à l’aide de tuyaux percés, permet d’arroser les champs agricoles avec peu d’eau.

– Un système qui permet d’emmagasiner de l’eau de pluie dans des barils en vue des périodes sèches.

– Installation de gouttières sur les toits pour récolter l’eau de pluie, qui sera ensuite filtrée et envoyée dans un réservoir qui servira à arroser les plantes et abreuver les animaux.