Une force intérieure inébranlable

COURAGE. Si on vous disait qu’en l’espace de deux ans et demi, vous perdez votre père, vous devez combattre deux cancers, et vous devez enterrer votre tendre moitié, tout cela en élevant votre jeune enfant, comment réagiriez-vous? Toutes ces épreuves sont survenues à Marie-Chantal Pellerin qui continue de sourire et de mordre dans la vie malgré tout. Une leçon pour tous!

La jeune femme de 24 ans était finaliste l’année dernière au concours provincial de TC Media Marchand de rêve, elle qui combattait alors un cancer des ganglions et un cancer du sein. Elle a eu son dernier traitement de chimiothérapie en juin 2014, et heureusement, les tests de suivi n’ont révélé aucune tumeur restante.

Toutefois, le mauvais sort s’acharne sur la femme de Sainte-Flore, qui a vu son conjoint Sylvain Champagne mourir dans son sommeil le 3 mai dernier. «Ça réveille très mal! Il avait un pouls faible. Mais je savais qu’il était décédé parce que j’avais vécu la même chose avec mon père il y a deux ans et demi.»

Pendant ses traitements et sa rémission, son conjoint Sylvain s’est occupé de leur enfant William. «Il a arrêté de travailler pour prendre soin de moi et de William. Nous avons vécu cette dernière année à fond et intensément ensemble.»

Le courage

Devant l’auteur de ces lignes, c’est une femme souriante et resplendissante qui s’est présentée pour livrer ses émotions. Où trouve-t-elle cette force? «Je suis bien entourée. Et mon garçon de 18 mois me permet de traverser cette épreuve. Je ne peux pas me permettre d’arrêter. Il faut que je sois là pour mon gars. Je crois que j’ai pris cette force de ma mère. Assurément, ces épreuves me font grandir, j’ai plus de maturité. La vie est vraiment fragile et il faut profiter de chaque instant. Je vis mes émotions et je m’occupe. Aussi, tous les messages d’encouragements que j’ai reçus avec Marchand de rêves m’ont donné du courage!»

En entrevue, Nathalie Goudreault qui l’a inscrite l’année dernière au concours Marchand de rêves l’accompagnait lors de l’entrevue. «Nous avons toujours été proches. Sa mère travaillait pour moi et des liens se sont développés. Je suis un peu comme sa deuxième mère.»

Marie-Chantal termine son Diplôme d’études professionnelle (DEP) en secrétariat et a reçu la bonne nouvelle qu’elle allait être engagée à l’hôpital à la fin de son cours. «J’ai hâte et je suis vraiment contente. C’est encourageant on dirait que tout se place!»

«Il ne peut pas juste avoir des malheurs dans la vie», d’ajouter Mme Goudreault.

Malgré tout, trois jours après le décès de Sylvain, Marie-Chantal se trouvait sur un banc d’école à passer ses tests écrits. «Plusieurs personnes me disaient de prendre du temps pour moi en restant chez nous, mais qu’est-ce que j’aurais fait? Rester seule à pleurer?»

Donnez au suivant

Une jeune fille dont Marie-Chantal a déjà été sa gardienne, Élizabeth, 13 ans, a fait parvenir une lettre à Chantal Lacroix pour l’émission Donnez au suivant lorsqu’elle a appris la mort de son conjoint. Après avoir acheminé tous les formulaires, Marie-Chantal a été rejointe par l’équipe de production, et il se pourrait bien qu’elle passe par les auditions. «Je suis venue les yeux pleins d’eau», avoue Marie-Chantal.

Si elle est choisie pour l’émission Donnez au suivant, la femme de 24 ans profiterait de l’occasion pour réaménager la maison. «Pour le moment je n’ai pas de travail en étant à l’école, alors de n’ai pas vraiment d’argent pour les rénovations. Présentement, c’est la maison à Sylvain et j’aimerais la mettre à mon goût.»

«Ce n’est pas évident pour Marie-Chantal de vivre dans cette maison qui lui rappelle de mauvais souvenirs avec l’épreuve de sa maladie et le décès de son conjoint. Un changement lui ferait un bien énorme», affirme sa deuxième mère.

«Maintenant, je veux penser à moi, ajoute Marie-Chantal. Je suis des cours de moto. C’était la grande passion de mon chum et j’ai toujours aimé la moto. J’aime le plein air, et en demeurant à Sainte-Flore, je suis toujours dehors avec mon garçon. Je veux aussi voyager. Pourvu que je sois avec mon gars, je vais être heureuse!»