Une génération à la recherche de l’équilibre
GÉNÉRATION. Ce goût de liberté, ce désir de souplesse et cet appel du voyage caractérise en partie la génération des «milléniaux». Chantal Royer, professeure titulaire au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières s’est penchée sur les valeurs des jeunes dans ses recherches.
La génération du millénaire, qu’on appelle les «milléniaux» est représentée par les jeunes nés entre 1982 et les le début des années 2000, jusqu’en 2005 selon certains auteurs. Ils sont donc aujourd’hui âgés entre 11 et 34 ans.
Le goût du voyage est en effet prononcé chez eux. «On veut s’évader, découvrir, aller à l’aventure. C’est aussi une quête de soi à quelque part, une quête de l’autre», raconte-t-elle. «C’est tellement valorisé que si tu ne voyages pas aujourd’hui, tu es quelqu’un à qui il manque quelque chose. Tu ne fais pas partie du groupe d’élite qui a voyagé. Il y a un positionnement social dans tout ça je pense aussi.»
Le voyage serait toutefois une aspiration très présente pour la jeunesse dans la littérature, que ce soit dans les années 80 au 17e siècle, informe-t-elle. «Ce n’est pas nouveau, mais ce qu’on voit plus aujourd’hui, c’est de passer du désir à la pratique.»
Avant d’arriver à un projet familial, il y a beaucoup d’étapes qu’ils souhaitent accomplir. «D’abord les études, un emploi ou un voyage, ou les deux, ensuite, ils veulent faire un peu d’argent, se payer du bon temps, puis le projet de famille arrive. On est rendus près de la trentaine», discute-t-elle.
Être heureux au travail
«Le travail n’est plus une valeur centrale comme elle l’a déjà été à une autre époque, où la vie était organisée tout autour. Il est plus vu comme un instrument pour se payer des choses et s’épanouir», raconte-t-elle.
«Il faut que ce soit intéressant pour eux, valorisant. Le travail ce n’est pas qu’un moyen de rencontrer ses fins de mois, c’est aussi un lieu d’expression. Il faut qu’ils aient de la place pour donner leurs idées, s’exprimer, s’épanouir.»
C’est ce qui fait en sorte qu’ils semblent moins attachés à un milieu de travail en particulier et qu’ils n’hésitent pas à changer d’employeur. «Le défi pour les patrons, c’est de leur donner de l’espace, de la souplesse. Ce qu’ils visent, c’est un équilibre entre la famille, le travail, le bien-être, le loisir.»
La professeure ne croit pas qu’ils sont moins productifs qu’une autre génération pour autant. «Ils vont s’investir à fond si le travail qu’on leur propose est intéressant pour eux. Leur engagement va être sans limites.»
Les passions guident en partie leur parcours. «Ils vont plus se laisser tenter par leurs passions que les générations antérieures. C’est un appel très profond.»
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