Une nouvelle solution pour la Forêt Perdue

Règle générale, les produits du miel (tout comme le poisson et autres produits d’agricultures) ne sont pas taxables. Toutefois, le tribunal a jugé que le Domaine de la Forêt Perdue de Notre-Dame-du-Mont-Carmel se doit de charger les taxes étant donné l’accès aux sentiers de glace. Au fil du temps, ce sont 98 000$ qui auraient dû être chargés et qui sont aujourd’hui réclamés à son propriétaire Jean-Pierre Binet.

L’histoire se déroule il y a cinq ans. «Ce fut une longue bataille judiciaire de cinq ans où le jugement a été rendu en décembre dernier. Ils ont déterminé qu’en raison de notre service offert, les sentiers de glace, nos produits doivent être taxés. C’est ridicule parce qu’un client qui nous achète du miel en juin ne patine pas», explique le propriétaire du domaine de la forêt perdu.

Selon ses chiffres, ce sont plus de 50 000 livres de miel qui sont annuellement produits dans les installations de Notre-Dame-du-Mont-Carmel. «Ce n’est pas logique. Nous travaillons à sauvegarder le monde des abeilles. La pollinisation qu’elles font est très importante pour les récoltes. C’est un domaine passionnant, mais très dispendieux. Pour être viable, il nous faut absolument une plus value sinon, on ne serait plus là.»

Chaque année, plusieurs ruches ne passent pas l’hiver. Le syndrome de la ruche vide a également terrassé sa colonie d’abeilles. «50% de perte au printemps, ce n’est pas rare. Cette année, 550 de nos 800 ruches étaient perdues. Le coût pour en racheter d’autres est très élevé. C’est pour ça que les sentiers de glace sont importants pour nous. On peut payer nos ruches et écouler notre miel par la même occasion. Sans ça, on ne vendrait pas. L’hiver dernier, il faisait très doux à la semaine de relâche et ce n’était plus patinable. Personne n’achetait notre miel», raconte ce passionné qui offre aux jeunes de démystifier le monde des abeilles lors de la saison estivale.

«Le juge n’a pas pris en considération le dossier qu’on lui a préparé avant de rendre son jugement. Nous n’avons jamais chargé de taxe parce qu’il n’en a jamais eu sur le miel. Aujourd’hui, c’est nous qui devons payer cette facture salée. C’est un non-sens», a-t-il conclu.

Monsieur Binet porte sa cause devant la cour supérieure, en espérant que le prochain jugement lui soit favorable.

Abandon des sentiers de glace

Afin d’éviter que la facture ne s’élève un peu plus, Jean-Pierre Binet abandonne la production de sentiers glacés. Les amateurs de sports ne seront toutefois pas pénalisés. Une nouvelle compagnie gèrera les étangs de pêches et s’occupera de la création et de l’entretien des sentiers glacés. L’admission en coûtera 5$ (incluant les taxes). Le domaine récompensera ensuite ses clients qui achètent du miel. De cette manière, les gens qui achèteront un produit de base à la Forêt Perdu (12$) recevront gratuitement une admission aux sentiers de patins.